Intro aux voyages de ski en autonomie dans les Alpes : ressources pour le ski hors-piste – Partie 3 de 4

Les Alpes : terrain de jeu centenaire des passionnés de montagne. Evans Parent, skieur émérite et chasseur de poudreuse, collabore cette année avec La Cordée et nous présente ses précieux conseils pour profiter au maximum de cette chaîne de montagnes gigantesque. À travers pas moins de huit pays, mais principalement la France, la Suisse, l’Italie et l’Autriche, Evans nous livre le savoir tiré de son expérience européenne.

Un guide en quatre parties à paraître en novembre 2017.

Par Evans Parent

Ressources en ligne pour le ski hors-piste

Le site Skitour.fr est la référence pour ce qui a trait au ski hors-piste français. Il y a aussi beaucoup d’options pour d’autres destinations en Europe ainsi qu’ailleurs dans le monde.

Le site Camptocamp présente aussi des itinéraires de ski hors-piste en Suisse et en France.

Le site Gulliver, quant à lui, présente des itinéraires pour le ski hors-piste en Italie.

Il est par contre difficile de trouver de l’information pour l’Autriche. Il semble que ce pays germanophone n’ait pas cru bon de partager l’information sur son pays en français ou en anglais. Je vous conseille donc de  vous référer à Skitour.fr ou Camptocamp pour des idées de ski hors-piste en Autriche.

Pour chacun des sites présentés précédemment, il est très important de vous familiariser avec les cotes d’engagement et du niveau de difficulté de ski. Le ski hors-piste, ou plus communément appelé ski de rando dans les Alpes, va de la balade en moyenne altitude dans les alpages que fréquente le bétail, aux couloirs très engagés où une chute vous enverra directement rejoindre vos aïeux.

Le ski de rando regroupe des skieurs avec des intérêts des plus variés. Visiter un sommet très connu, faire un maximum de dénivelé dans une journée (même si les conditions sont tout simplement mauvaises), grimper sur un sommet à l’aide de crampons-piolets pour faire une variante à un itinéraire trop banal ou aller prendre un casse-croûte à une cabane d’altitude sont toutes des raisons aussi valables pour un Européen de faire une course en montagne.

Par contre, de façon générale, les Européens ne sont pas aussi friands que les Nord-Américains des virages en poudreuse. Il n’est pas rare que ceux-ci ignorent une belle pente à la neige parfaite parce que faire une descente ici les retarderait trop à atteindre le sommet ou tout simplement parce que la descente ne fait pas partie de l’itinéraire!

Il est donc important de garder un esprit critique lorsque vous lisez un itinéraire si vous ne voulez pas vous retrouver à passer votre journée à skier sur du 10 degrés d’inclinaison !

Ressources imprimées pour le ski hors-piste

La série Toponeige découpe les Alpes françaises selon les différents massifs et regroupe les différentes options d’itinéraire dans quatorze livres. Ceux-ci sont très bien faits avec leurs photos, leurs itinéraires tracés sur les photos, les cotes d’engagement, d’exposition et de difficulté.

Le niveau de détail de ces livres a le défaut de sa qualité. En étant très détaillé et précis, chacun de ces ouvrages ne couvre pas une superficie très importante. De plus, à 35 euros par livre (environ 50 $ canadiens), ce n’est pas l’option la plus abordable. C’est par contre une option intéressante pour quelqu’un qui ne pourrait pas se déplacer trop loin d’un point fixe et qui serait intéressé à avoir un ouvrage de référence avec lui lors de sa sortie en montagne.

C’est l’Institut géographique national (IGN) qui produit les meilleures cartes topographiques pour la France. Leur série Top25 est de loin celle qui est la plus populaire auprès des amateurs de plein air.

Le site Freeride Map offre des cartes ou des itinéraires de ski hors-piste à partir de près d’une quarantaine de stations de ski. C’est une option facile pour ceux et celles qui voudraient prendre congé de la famille et profiter des conditions de ski alléchantes à proximité des pistes.

Il existe aussi d’innombrables ouvrages sur les itinéraires à partir des stations et sur le ski hors-piste. Visitez les boutiques de ski des stations que vous visiterez et je suis persuadé que vous y ferez de belles trouvailles.

Ressources électroniques pour les cartes

Il est aussi possible d’utiliser l’application Iphigénie sur votre téléphone intelligent pour consulter les cartes françaises. Cette application présente les cartes IGN dans une application qui vous permet de consulter les cartes même lorsqu’il n’y a pas de réseau disponible.

Le site https://www.geoportail.gouv.fr/ présente les inclinaisons des pentes supérieures à 30 degrés sous forme d’un graphique de couleur. Cette information est critique dans la sélection d’un itinéraire lorsque les conditions d’avalanche sont risquées.

Le site map.geo.admin.ch est l’équivalent suisse du point de vue des cartes topographiques. On y retrouve des cartes très détaillées et très précises.

L’application White Risk du SLF (Institut pour l’étude de la neige et des avalanches suisse) est quant à elle une application qui permet de consulter les bulletins d’avalanche et les dernières conditions de la neige pour la Suisse.

Le site AustrianMap présente gratuitement des cartes topo pour toute l’Autriche. Bien que moins détaillée que les cartes françaises ou suisses, c’est néanmoins un excellent point de départ!

Les glaciers

En tant que québécois, outre les patinoires et parfois les stationnements, nous ne sommes pas particulièrement habitués à nous déplacer en milieu glaciaire. Je suis d’ailleurs loin d’être un expert en la matière.

Comme plusieurs itinéraires en hors-piste croisent des glaciers de dimension et de complexité variables, il est donc important d’avoir les connaissances et l’équipement nécessaire pour vous déplacer de façon sécuritaire sur les glaciers, ou de vous adjoindre quelqu’un qui pourra vous y amener de façon sécuritaire, ou tout simplement d’éviter les itinéraires qui présentent des parcours sur glacier.

Cette dernière option est celle que j’ai le plus souvent choisie! Il y a en effet des milliers d’options qui ne nécessitent pas de connaissances relatives au déplacement sur glacier. Ne vous exposez pas inutilement aux dangers que les glaciers présentent si vous n’avez aucune idée de ce que vous faites; cherchez encore un peu et vous trouverez des options accessibles sans avoir à vous déplacer sur glacier.

Les déplacements et la location de voitures

J’ai de la difficulté à m’imaginer demeurer mobile sans avoir recours à la location d’une voiture. Bien sûr, il y a les autobus ou le train, mais ils ont la fâcheuse habitude à ne pas se rendre exactement où vous voulez vous rendre quand vous le voulez. Comme le ski est une question de timing, le recours à la voiture de location est pratiquement essentiel.

En Suisse, les voitures de location sont obligatoirement munies de pneus d’hiver. Ce n’est définitivement pas le cas en France. Certes, le recours aux chaînes permet d’éviter les pires situations en montagne, mais ça peut devenir très désagréable d’avoir à utiliser les chaînes sur une longue distance parce que vous avez la (mal)chance de vous retrouver au milieu d’une des rares tempêtes qui se rend jusqu’au fond des vallées.

Le déplacement dans les Alpes peut aussi amener son lot de frustration. Bon nombre de cols de montagne ferment durant l’hiver. Cette information n’est pas transférée à Google Maps. Faites donc attention, parce que la fermeture d’un col peut signifier à avoir à faire un détour de près d’une centaine de kilomètres!

Le site du Club Automobile Suisse permet d’avoir l’état et/ou le statut des cols routiers sur tout le territoire suisse.

L’Italie et l’Autriche ont moins de problématique de fermeture des cols puisque la majorité des axes routiers principaux sont dans le fond des vallées. Restez quand même alerte aussitôt que vous voyez que votre GPS vous envoie sur une route qui grimpe en altitude.

Les aéroports sont normalement les meilleurs endroits pour louer des voitures. Il y a cependant souvent une légère surprime pour louer une voiture à partir d’un aéroport plutôt que d’un bureau de location situé ailleurs.

Prenez le temps de bien magasiner votre carrosse puisque les différents bureaux d’une même compagnie de location peuvent vous louer la même voiture, mais pas au même tarif!

J’ai récemment eu une expérience très concluante avec la compagnie EuropAuto. J’ai aussi entendu des commentaires comme quoi la location d’une voiture via un voyagiste (Voyages Gendron, SkiCan ou Tours Altitude) peut s’avérer moins chère que par les agrégateurs comme Priceline, Kayak ou Expedia.

Conclusion

Prenez le temps de visiter les différents sites et de vous faire une idée de ce qui vous intéresse avant votre arrivée en Europe. Vous pourrez ainsi profiter un peu plus du pub et un peu moins de votre ordinateur une fois à destination !

Evans Parent souhaite remercier ses commanditaires : Outdoor Research, Scarpa, Xalibu Skis, Gregory et Rottefella

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Originaire de La Tuque, Evans chausse des skis pour la première fois à l’âge de deux ans. Puis, en 2005, fraîchement gradué, il décide d’aller goûter, avec deux de ses amis, à la fameuse poudreuse de la Colombie-Britannique à bord de sa vieille Subaru. Il tombe sous le charme de ce mode de vie et part à la chasse à la poudreuse dans toute l’Amérique du Nord, avant de faire du monde, son terrain de jeu blanc.

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