La mer Morte en toile de fond

Par Lydiane St-Onge

Accompagnée par deux amies, l’une d’origine jordanienne et l’autre Française, je suis partie à la découverte de la réserve naturelle la plus basse sur Terre, celle de Mujib, grâce à l’organisme écotouristique Wild Jordan.

Notre aventure a débuté dans la capitale, Amman, qui s’élève à près de 800 m au-dessus du niveau de la mer. La veille de notre randonnée, notre petit groupe, composé d’une quinzaine de personnes aux nationalités diverses, s’est embarqué dans un minibus pour se rendre au point de départ de notre périple, la mer Morte. Cette dernière, située à plus de 400 m sous le niveau de la mer, représente le point émergé le plus bas de la Terre. Donc, même si nous nous sommes lancés dans une randonnée relativement courte, le dénivelé à parcourir était assez important.

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Pendant le trajet, nous avons contemplé le soleil qui se couchait sur l’étendue d’eau salée. À destination, on nous a déposés à la porte de petits chalets en béton conçus pour abriter les voyageurs. Vitrés du côté de la mer, ces petits abris nous offraient un confort qui allait au-delà de nos espérances. Sans parler de la vue de la porte-patio qui donnait directement sur la mer et celle de la douche vitrée qui nous permettait de prendre notre douche en admirant le paysage. Tout ça me changeait du confort très variable des auberges de jeunesse! J’étais super excitée de profiter d’autant de luxe. Puis, après avoir fait le tour de notre petit coin de paradis, les filles et moi avons joint le reste du groupe pour partager un repas typiquement  jordanien (avec vue sur la mer Morte!) avant d’aller nous mettre au lit.

Le lendemain, nous avons décidé, toutes les trois, de nous réveiller très tôt pour aller admirer le lever du soleil sur l’eau, question de profiter au maximum de la vue. Ensuite, nous sommes montées à bord de notre minibus qui nous a conduits au pied d’une immense falaise; le point de départ de notre randonnée. Le paysage était très aride. Aucune végétation à l’horizon, que du roc! Nous avons commencé à gravir cet escarpement rocheux qui, en l’absence totale de végétation, nous exposait complètement au soleil. Heureusement, la saison hivernale rendait le périple tolérable. Le mercure qui avoisinait les 25 °C rendait l’exposition au soleil tout de même agréable. Une chance! J’imagine qu’il doit être particulièrement pénible de faire cette marche l’été sous un soleil de plomb.

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L’ascension de cette montagne rocheuse avait comme toile de fond l’emblématique étendue d’eau salée. Pas tellement désagréable comme paysage! Au loin, de l’autre côté de l’eau, nous pouvions apercevoir Israël. D’ailleurs, à un moment donné, nous avons entendu un gros bruit de tonnerre qui semblait provenir de l’autre côté de la mer Morte. J’ai demandé au guide ce que c’était. Il m’a répondu tout bonnement, sur le ton de quelqu’un qui vient d’identifier un oiseau dans le ciel : « Ah ça? Je pense que ce sont des bombes qui tombent en Israël. Ou des essais militaires. Je n’en sais rien. » J’étais stupéfaite de constater que les détonations ne l’ébranlaient pas d’un poil. Qu’elles faisaient même partie de son quotidien! Incroyable quand même! Les détonations, les hélicoptères de l’armée qui volent à peine au-dessus de nos têtes et les files de chars d’assaut qui nous passent sous le nez de temps en temps, ce sont des scènes quotidiennes pour les Jordaniens. Alors que pour nous, la présence constante de l’armée, c’est un symbole de guerre, pour eux, c’est une manière de maintenir la paix dans le pays… Comme quoi tout est relatif!

En plein milieu de notre randonnée, nous avons fait un arrêt que j’ai trouvé particulièrement long. J’ai questionné le guide sur la raison de cet arrêt. Il m’a répondu que nous nous arrêtions pour la prière. Hein? Ici, la population suspend ses activités cinq fois par jour pour la prière. Je n’aurais donc pas dû être étonnée… On nous a servi le thé, nous avons jasé puis certains membres du groupe se sont mis à prier. Cet intermède a duré une heure et demie! Encore une fois, je sortais de ma zone de confort et j’étais confrontée aux coutumes locales qui me semblaient bien loin de mes propres habitudes.

Nous avons terminé notre randonnée avec une saucette dans la mer Morte. Dès que j’ai touché l’eau, j’ai eu l’impression de flotter sur un matelas gonflable. J’étais redevenue une enfant. Puis, j’ai eu la « bonne idée » de goûter à l’eau. Isshhh… C’est comme si je m’étais versé une salière dans la bouche. Même pire! J’ai eu ce goût extrêmement salé dans la bouche pendant au moins 15 minutes. Décidément, même si ce n’était pas mon premier contact avec le monde arabe, ce voyage en Jordanie me dépaysait complètement!

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Pour bien vous préparer à tout voyage, Lydiane vous suggère fortement de lire les conseils généraux des grands guides de voyages, de consulter les sites gouvernementaux et d’utiliser les forums de discussion pour entrer en contact avec d’autres voyageurs. Elle spécifie que malgré une bonne préparation, le choc culturel est inévitable et bénéfique.

La prochaine destination de Lydiane? Le Sultanat d’Oman. Puis, si la situation politique est sécuritaire, Lydiane souhaite se rendre en Palestine pour essayer de comprendre une partie du conflit qui perdure dans cette petite région, voisine de la Jordanie. Pour suivre quotidiennement notre ambassadrice voyage, visitez son blogue à Lydianeautourdumonde.com et sa page Facebook.

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En 2013, Lydiane quitte maison et boulot pour arpenter la planète et aller au bout de ses rêves. Aventureuse, énergique et créative, elle s’est donné comme mission de découvrir le monde, son sac au dos. Nomade née, Lydiane a un penchant pour la randonnée et elle se lance avec enthousiasme dans de nouvelles expériences de plein air. Après avoir foulé le sol de six continents, Lydiane demeure insatiable et poursuit sa découverte du monde, qu’elle partage avec, entre autres, sa grande communauté virtuelle. Ses dadas? Faire de la photo, de la cuisine végane et de petites crèmes maison à base de produits naturels.

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