Profitez de la neige in extremis

Par Louis-Philippe Gagné

Mars 2017. On est vendredi et c’est la fin de la relâche scolaire. On a passé une superbe semaine de congé avec les enfants, mais, pour moi, les vacances commencent pour vrai lorsqu’ils retournent à l’école. Ariane est à l’extérieur pour le boulot, mais elle reviendra demain. On ira jouer dehors pendant trois jours! Une courte pause du quotidien, en amoureux!

Une fois les bagages faits, je passe chercher Ariane à l’aéroport et on prend la route sans attendre. L’objectif sportif de notre séjour : faire de la course ou de la raquette en sentier, du ski classique et du ski pas de patin autour de la ville de Québec. La météo n’est pas très constante depuis quelques jours. Les journées glaciales sont suivies de journées pluvieuses. On choisira donc nos destinations et nos activités en fonction de la température.

Jour 1 – Ski

Dimanche matin. Ariane devrait être en plein décalage, mais elle pétille d’énergie : elle m’impressionne. On part pour le Camp Mercier, réputé pour offrir les meilleures conditions d’enneigement au Québec. La route est superbe et le profil des montagnes à l’horizon annonce les efforts à venir. Je n’ai pas la forme espérée parce que les activités des enfants et le travail m’ont demandé plus de temps que prévu cet hiver. Cette petite escapade sera donc l’occasion de reprendre le temps perdu.

Une fois arrivés au Camp Mercier, on donne un petit coup de cire et de fer sur nos skis et on est prêts à se lancer sur les pistes. Les conditions sont belles. Il faut dire que le Camp Mercier offre une superbe boucle de pas de patin de 17 km, et le traçage y est toujours impeccable. Les corridors de sapins débouchent sur des vues imprenables et sur des montagnes aux sommets dénudés. Le parcours est difficile et on travaille fort en montée pour admirer ces paysages.

D’ailleurs, les 12 premiers kilomètres sont presque juste des montées : parfois, elles sont longues et douces, parfois très raides. On prend de brèves pauses pour reprendre notre souffle et admirer les sommets à perte de vue. Après une boucle et demie de ski (et près de 30 km à affronter le vent et le froid), la fatigue nous gagne. On retourne en ville pour manger au chaud en admirant une autre vue, celle du fleuve.

Jour 2 – Course

Le lendemain, étant donné la persistance du froid, on décide d’aller courir au parc national de la Jacques-Cartier. Sur place, on trouve que le froid est plus facile à gérer en courant qu’en skiant. On arrive tard au parc et la personne à l’accueil trouve que notre plan d’aller courir sur le sentier des Loups avant la tombée de la nuit est douteux… Bon, ça donne 21 km à partir du chalet, incluant 452 m de dénivelé positif. Il nous faudra boucler le parcours en moins de 3 h pour revenir avant le coucher du soleil. Mais on s’en croit capable!

La vallée glaciaire du parc de la Jacques-Cartier est extraordinairement belle et impressionnante. Le parcours de course commence par un 5 km qui longe la rivière Jacques-Cartier au creux de la vallée. Cette fois-ci, je suis devant Ariane. Je me retiens pour ne pas partir loin devant et j’attends avec impatience l’entrée du sentier qui annonce une montée vers les points de vue. Le sentier est agréable et la pente est constante. J’avance bien et Ariane n’est jamais loin derrière moi. On prend le temps d’admirer la vue et de prendre quelques photos, mais on ne s’arrête jamais très longtemps parce que le vent (encore lui!) nous fait mal tellement il est fort et froid! Notre retour se fait tranquillement, comme si on voulait garder en tête ces images incroyables : les paysages d’un des plus beaux parcs du Québec.

Jour 3 – Ski

Direction Mont Sainte-Anne pour profiter de ses 200 km de sentiers de pas classique et ses 191 km de pas de patin. Cette fois-ci, on opte pour le ski classique. On a l’intention de faire un maximum de dénivelé. Bien que la fatigue semble rattraper Ariane, elle est toujours aussi déterminée à parcourir les sentiers. La journée s’annonce intense. Le terrain de jeu est incroyablement grand et les pistes parfaitement entretenues. Ariane a une belle glisse sur le plat, mais je prends les devants dans les montées; je cours presque! On prend tous les détours possibles afin de rallonger au maximum notre dernière journée. Je suis impressionné par l’immensité du site qui semble sans limites. Les montées sont sportives, mais les descentes sont assez douces. Lorsque la fatigue se pointe à la fin de la journée, je fais une erreur d’aiguillage qui nous entraîne dans une mauvaise intersection. Fatigués par trois journées de sport intensif, on s’aperçoit, après trente minutes de ski, qu’on n’est pas du tout sur le sentier du retour. On devrait être arrivé depuis plusieurs minutes déjà. Après avoir pris le temps d’analyser la carte, on se rend compte qu’on s’est dirigé en sens opposé. Fatigués, frigorifiés et affamés, on rebrousse chemin un peu découragé, mais content de savoir qu’on est maintenant sur le vrai chemin du retour. Bref, on a vraiment tout donné dans cette dernière journée!

On a passé une superbe relâche pendant laquelle notre seule responsabilité était de préparer notre équipement. La région de Québec possède des parcs exceptionnels pour ceux et celles qui aiment jouer dehors comme nous. On se plaît à y passer quelques jours chaque hiver. Pour l’instant, on le fait en amoureux, mais un jour, on y amènera sûrement les enfants parce qu’ils y trouveront leur compte eux aussi!

Conseils pratiques…

Course : Lorsque vous courez en montée, vous devez d’abord raccourcir votre foulée et utiliser les bras pour vous aider à vous propulser vers l’avant (et le haut!). Votre tronc doit être légèrement penché vers l’avant afin de travailler de concert avec la gravité, qui aide à créer le déséquilibre nécessaire à la course.

Fartage : Le conseil le plus utile que je puisse donner, c’est de suivre un atelier de fartage et de vous équiper adéquatement. Votre expérience de ski en sera beaucoup améliorée.

Équipement : Pour le ski classique, on s’est équipés de skis Salomon Skins. On a opté pour ce modèle parce que la zone de fartage d’adhérence est remplacée par une peau, qui permet une bonne glisse, mais aussi une adhérence efficace sur tous les types de neige.  La glisse et la poussée sont donc très bonnes, sans compter que comme on réduit le temps de fartage, on passe plus de temps sur les pistes!

 

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Louis-Philippe Gagné

Pour Louis-Philippe, tout a débuté en 2010 alors qu’il participait à de courtes courses en montagne. Rapidement, il s’est découvert une passion pour ce sport et a rallongé les distances jusqu’à courir des ultramarathons. Aujourd’hui, il est constamment à la recherche de nouveaux défis. En plus de participer régulièrement à des ultramarathons en montagne et de tenter sa chance dans les plus belles courses du Québec, Louis-Philippe transmet sa passion pour le sport à ses enfants, qui pratiquent le soccer et le biathlon. La dynamique familiale est 100 % sport!

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