Quiconque a déjà magasiné un vélo de type route, muni d’un guidon cintré, a vu un vélo de cyclo-cross et s’est (sûrement) déjà posé la question : mais qu’est-ce que ce vélo? Il n’est pas tout à fait route, mais pas tout à fait cyclotourisme non plus. Il semble plus solide, mais on ne connaît pas vraiment sa fonction. Pourquoi ce type de freins qui semble tout droit sorti d’un modèle de vélo de montagne de 1985? Pourquoi ces pneus cramponnés?
Tant de questions pour une réponse bien simple, le vélo de cyclo-cross est conçu pour une discipline spécifique, comme le sont les vélos de route et les vélos de cyclotourisme. Vous l’aurez deviné, la discipline en question, c’est le cyclo-cross. Difficile de s’y perdre avec cette nomenclature.
Et bien sûr, la question suivante viendra à votre esprit : mais qu’est-ce que le cyclo-cross?
De froid et de boue
Le cyclo-cross est une discipline cycliste hors route automnale et hivernale, évidemment d’origine européenne. C’est, d’une certaine manière, l’ancêtre direct du vélo de montagne. Les cyclistes y courent sur des pistes accidentées et de longueur variable, bien souvent autour de 2 à 4 kilomètres.
L’endurance aérobique des coureurs est mise à rude épreuve sur ces circuits où ils devront descendre et remonter sur leur monture à maintes reprises pour contourner, voire même sauter, des obstacles comme des troncs d’arbre ou des flaques d’eau. Sans oublier que le revêtement de la piste, en terre, en gravier ou en gazon est loin de procurer l’adhérence qu’un cycliste retrouve sur le bitume.
L’origine de cette discipline est méconnue, mais il existe plusieurs histoires entourant la naissance du cyclo-cross. L’une des plus notoires est qu’au début du 20e siècle les coureurs sur route s’adonnaient à des compétitions amicales où ils avaient la possibilité de passer à travers les champs plutôt que par les routes pour rejoindre le village suivant. Évidemment, ils devaient sauter par-dessus ruisseaux, clôtures et tout autre obstacle qui se dressaient devant eux.
Pourquoi un cadre différent?
Revenons au vélo. Pour réussir à vaincre les conditions difficiles des compétitions de cyclo-cross, un certain nombre de modifications sont apparues sur les vélos dédiés à cette discipline.
La plus évidente, l’utilisation de pneus plus larges et cramponnés. Sans trop de problèmes, vous imaginez bien pourquoi les cyclistes en ont besoin : pour de la traction. Après tout, il faut toujours plus de traction dans la boue. Et parlant de boue, vous remarquerez que l’espace disponible entre les pneus et le cadre est très grand. C’est tout simplement pour éviter que des amas de boue et de feuilles mortes ne finissent par bloquer cette zone entre le pneu et le cadre du vélo! L’utilisation des freins cantilever, sur la plupart des vélos de cyclo-cross, est aussi de mise pour éviter les accumulations de boue.
Le cadre lui-même est souvent plus court, tant au niveau de la longueur du tube supérieur que celle des bases arrière. Le boîtier de pédalier, zone la plus basse du cadre, est généralement surélevé par rapport à la hauteur de celui d’un vélo de route. Tout cela afin de permettre un passage plus facile sur un terrain accidenté.
Autant d’éléments qui en font aussi un véhicule idéal pour la ville ou le cyclotourisme. Bref, partout où les conditions de route ne sont pas toujours optimales!
Même si les conditions de courses du cyclo-cross sont difficiles, l’intérêt pour ces compétitions ne fait que grandir. D’année en année, le nombre de participants et de courses va aussi en augmentant. Pas surprenant, donc, que les vélos de cyclo-cross haut de gamme commencent à être munis de roues en carbone et de freins à disques, parfois même hydrauliques. Les dérailleurs électroniques envahissent également le marché. Ainsi, les difficultés de changement de vitesse causées principalement par la boue commencent à se faire plus rares!
La boue, la vitesse et les obstacles ne vous donnent pas froid aux yeux? Maintenant que vous connaissez la discipline, venez l’essayer cet automne!