Après plus de 4 mois et demi sur la route, voici un aperçu d’une journée type dans la vie de J.A & G…
Puisque nous sommes nos propres patrons, nous avons décidé de congédier le cadran. Notre alarme humaine sonne toujours aux alentours de 7 h du matin. C’est sous le chant des oiseaux et les reflets rouge et jaune de notre tente que nous ouvrons nos yeux poussiéreux. C’est après une petite jasette matinale, une vérification du parcours et une prise de connaissance des prévisions météorologiques que J.A se lève et se transforme en barista. Nous trimballons un accessoire de luxe, mais qui est, pour Geneviève, un élément de survie….notre Handpresso! Cette invention franco-danoise permet de faire un des meilleurs cafés espressos en camping. J.A a même trouvé la façon de mousser le lait pour faire des cafés au lait qui pourraient rivaliser avec n’importe quel café européen de ce monde. Un bon breuvage chaud qui nous donne l’énergie nécessaire pour commencer notre journée du bon pied. Parce que sans notre dose de caféine, nous ne sommes ni très jasants, ni très souriants.
Pendant que J.A mousse le lait, Geneviève rapaille les sacs de couchage, les oreillers et tous les effets personnels qui se retrouvent dans la tente. Ensuite, nous échangeons les rôles : Geneviève boit son café pendant que J.A finit de démonter la tente et de ramasser les matelas de sol. Lorsqu’il a terminé, un bon petit déjeuner l’attend. Les menus du matin sont souvent similaires et redondants. Ils se résument aux classiques gruau et noix, pain et beurre d’arachide ou œuf et fèves au lard. La banane, quant à elle, est toujours au menu. Après ce voyage, croyez-nous, il n’y aura pas de banane pour quelque temps dans notre panier de fruits!
Après avoir dégusté notre petit déjeuner, nous lavons notre vaisselle et terminons notre partie de Tetris avec nos sacoches à vélo. Si nous n’avons pas accès à une douche, nous nous faisons une petite toilette avec des lingettes de bébé. Et, qu’est-ce que nous décidons d’enfiler aujourd’hui? Nous ne nous cassons pas la tête. Notre réponse? La même chose que depuis les quatre derniers mois! Croyez-nous, nous ne jouons pas les cartes de mode en cyclotourisme. D’ailleurs, Geneviève rêve d’enfiler sa paire de jeans préférée.
Lorsque toutes nos sacoches sont finalement installées sur nos vélos, nous donnons nos premiers coups de pédale de la journée. S’en suit toujours un sentiment de bien-être et de liberté, qui diminue à mesure que la journée avance et que les vents se lèvent.
Notre expérience cycliste s’est transformée depuis la Géorgie. Entre les plats de la Floride et les montagnes du Colorado et de l’Utah, il y a un monde. Le kilométrage parcouru varie maintenant selon le dénivelé à parcourir durant la journée. Amis cyclistes de ce monde, sachez que pour nous, l’Utah est, jusqu’à maintenant, notre coup de cœur.
Après une trentaine de kilomètres, nous arrêtons pour une pause, le temps de grignoter une barre Clif et un fruit. La banane fait encore souvent partie du menu, mais nous essayons, quand c’est possible, de varier la collation avec une orange, une pomme ou un pamplemousse. Nous confirmons que la poire, la prune et les raisins ne font pas bon ménage dans une sacoche de vélo… sauf si vous êtes un amateur de compote, bien sûr! Ensuite, nous reprenons la route jusqu’à ce que notre estomac nous demande d’arrêter pour la pause du dîner. Sachez qu’en vélo, nous mangeons constamment puisqu’il nous faut du carburant pour avancer. La température influence ce que nous trimballons dans nos sacoches. Lorsqu’il fait frais, nous pouvons apporter du fromage, du hoummos, des crudités, des pitas, du saucisson, etc. Par contre, lorsque la chaleur est au rendez-vous, c’est plutôt vers de la bouffe sèche que nous nous tournons: des nouilles de type ramen, des sachets de thon, de la bouffe lyophilisée, des craquelins, des huîtres fumées, etc. Après une pause dîner d’une heure, nous réenfourchons nos vélos pour l’après-midi. Une autre pause s’impose en fin de journée pour grignoter des noix, de la viande séchée et des trucs salés.
Côté eau, nous remplissons nos gourdes le matin au campement. Nous avons chacun deux gourdes de 750 ml. Aussi, depuis le Colorado, nous avons commencé à remplir une pochette d’hydratation de 4 l puisque la distance entre les villes est plus importante. Nous avons aussi utilisé notre filtre à eau dans un ruisseau. Le goût de l’eau était l’un des meilleurs et des plus frais qu’il nous ait été donné de boire depuis le début du voyage.
Après notre journée de vélo, nous nous arrêtons pour récompenser nos efforts. Ah! le houblon local! Il y a beaucoup de microbrasseries chez nos voisins américains! Nous nous trouvons ensuite un endroit pourinstaller notre tente pour la nuit. S’il y a une petite épicerie, nous allons faire des emplettes pour notre repas du soir et nous en profitons pour acheter quelques bananes. Sinon, nous avons toujours de la bouffe sèche ou des boîtes de conserve pour nous dépanner lorsque nous nous arrêtons au milieu de nulle part. Ensuite, c’est le nettoyage, la vaisselle, la préparation de la chambre à coucher et la toilette. Si nous sommes chanceux, nous trouvons une douche, ce qui nous rend extrêmement heureux. En plus, si nous pouvons nous crémer après la douche, nous considérons que c’est notre jour de chance. Il faut dire que comme le soleil et le vent assèchent notre peau, c’est souvent une marre de flocons de peau morte qui se retrouve au fond de nos sacs de couchage. Enfin, nous entrons dans la tente, complètement exténués et heureux de nous installer à l’horizontale. Nous nous faisons une petite jasette de soirée et un retour sur notre journée. Quelle chance nous avons de vivre cette aventure! Une autre journée semblable nous attend demain…avec, au menu, une montée de plus de 4200 pieds… ouach!
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