Lors de l’événement Gröski Fest de La Cordée de la fin de semaine dernière au mont Avalanche de Saint-Adolphe-d’Howard, les fous et les folles de la neige avaient tout un attirail de skis de haute route et de télémark à leur disposition afin de découvrir de nouveaux horizons skiables.
Au-delà des remontées, mécaniques ou non, en cette journée hivernale magnifique, La Cordée proposait aussi l’essai, sur place, d’une belle brochette de fat bikes, ou vélos à pneus surdimensionnés, de marques reconnues telles que Salsa, Surly, Kona, Devinci, Trek et Spherik.
Voici donc une petite analyse et une appréciation générale du fat bike, ce nouveau venu dans le monde des sports hivernaux, par votre humble serviteur qui a eu la chance d’en faire l’essai samedi dernier.
D’abord, qu’est-ce qu’un fat bike? Dès le premier coup d’œil, il est reconnaissable grâce à ces immenses pneus qui font parfois jusqu’à 5 pouces de largeur : de gros coussins d’air qui agissent un peu comme une suspension, mais aussi comme une paire de raquettes qui nous permet de rester au-dessus de terrains moins denses, comme la neige.
Pour le reste, on retrouve toute la mécanique habituelle d’un vélo de montagne. Selon la gamme à laquelle il appartient , le vélo sera équipé de freins à disque hydrauliques ou mécaniques, d’une transmission à 20, à 22 ou à 11 vitesses pour les montures plus haut de gamme et parfois même de suspensions avant ou arrière.
Grâce à la montée en popularité du fat bike en sentier, le mont Avalanche propose cette année quelques sentiers qui permettent d’explorer les Laurentides environnantes. On propose des chemins étroits qui donnent parfois du fil à retordre. Le terrain accidenté assure des montées plutôt difficiles où la traction doit toujours être au rendez-vous, sinon, surprise, il faudra descendre du vélo et le pousser afin de continuer.
En effet, en montée, le cycliste doit constamment être sur la bonne vitesse afin de garder une bonne traction dans la neige. C’est plutôt étrange au départ ; comme cycliste de route, de gravelle ou comme adepte du vélo urbain, mais parfois aussi de vélo de montagne, on ne se retrouve que très rarement dans cette position où on doit réfléchir à la traction de sa roue arrière.
Pourtant, une fois les obstacles et les montées abruptes dépassés, c’est un univers de plaisir qui s’ouvre au cycliste hivernal. Les sentiers plus plats permettent de pédaler à un bon rythme, de sentir la nature, la neige et l’hiver. Et, à bonne vitesse, c’est le sentiment d’être sur un nuage qui est le plus surprenant. La combinaison de surface molle jumelée à un pneu énorme avec peu de pression permet d’absorber tous les petits chocs qu’on aurait sentis sur le même sentier en été.
En descente, alors là, ce n’est que du plaisir. On se laisse porter par le poids notre vélo, on roule rapidement dans une piste d’à peine 30 ou 40 cm de largeur, on évite les branches d’épinettes enneigées et on passe rapidement sur une passerelle en bois…
Aveuglé par l’euphorie de la vitesse et par le bonheur de rouler dans la neige, on glisse en dehors de la piste, comme au ralenti… Surprise. Si le vélo s’arrête net, il en va différemment pour moi. Projeté au sol, dans une neige épaisse, je glisse tout doucement vers mon arrêt. C’est aussi ça le plaisir de l’hiver : la chute sans trop de danger, la glissade tout douce et le rire inévitable qui suit.
On remonte sur sa monture et on s’offre quelques tours de piste supplémentaires, quelques montées, qui s’apprivoisent tranquillement, et encore d’autres descentes, tout aussi amusantes que les premières.
Alors? Le vélo dans la neige est vraiment une discipline en soi. On ne peut faire du vélo dans des sentiers enneigés de la même façon qu’on ferait du vélo de montagne. Encore moins du vélo de route, évidemment. Mais c’est une expérience enivrante. Pour une première, j’ai eu de la difficulté à m’habituer au rythme qu’impose ce type de vélo, mais j’ai rapidement su prendre plaisir à cette nouveauté et ce nouveau défi.