Robert Chartrand, directeur des achats à La Cordée, a participé à la septième édition du Grand défi Pierre Lavoie (GDPL) et a pédalé, avec son équipe, les 1000 km qui séparent La Baie de Montréal. Voici un retour sur sa première expérience à ce grand tour cycliste.L’équipe Chlorophylle : Robert , Rachel, Isabelle, Bruno, Julien
« Je savais que je participerais depuis avril, ce qui me laissait peu de temps pour organiser une campagne de financement. J’étais donc un peu à la dernière minute », lance Robert. Son ami Régis Pageau lui a proposé une place dans son équipe, l’équipe Chlorophylle, qui parrainait pour le défi l’école Vanier de Chicoutimi-Nord. Cycliste chevronné, le directeur des achats n’a pas hésité deux secondes avant d’accepter l’offre.
Cette année, 200 équipes ont effectué le parcours entre Saguenay et Montréal pour récolter des fonds et, ainsi, promouvoir les saines habitudes de vie et la recherche sur les maladies orphelines. Chaque groupe est composé de cinq cyclistes. Robert a donc partagé la route avec 1000 participants, et même 6000, lors de La Boucle de 135 km à Montmagny. « Quand l’animatrice a annoncé le départ de La Boucle, j’ai attendu 20 minutes avant de vraiment pouvoir commencer à pédaler tellement il y avait de monde ! »
« Bien entendu, nous ne sommes pas toujours 1000 cyclistes sur le parcours. Les membres de l’équipe doivent se relayer tout au long des différentes étapes du défi en n’étant jamais plus que deux membres sur la route », explique Robert. « Sauf pour Pierre Lavoie, qui fait le parcours au complet, les participants roulent en moyenne de 400 à 600 km. Dans mon cas, j’en ai totalisé environ 540 », précise-t’il.
Atmosphère chaleureuse
« Tout au long du parcours, nous recevons des encouragements et nous sommes accueillis comme des héros de ville en ville », souligne Robert. Toutefois, ses moments forts auront été le début du défi et la grande finale. « Le jour du départ, jeudi, des Snowbirds sont passés au-dessus de nos têtes. Ça donne des frissons. Il y avait de l’électricité dans l’air », confie-t-il.
En plus des avions de chasse, de la musique et des nombreux encouragements de la foule, le départ se fait avec tous les participants, donc 1000 cyclistes. De quoi motiver les troupes ! Une fine pluie s’est mise de la partie durant les premiers kilomètres, mais ce n’était pas assez pour miner le moral des troupes gonflées à bloc.
Après quatre journées à manger sur le pouce, à faire des siestes dans la caravane, à pédaler 100 km et à faire une croix sur les longues douches chaudes, l’arrivée à Montréal avait décidément quelque chose de transcendant. « Tu traverses le pont Jacques-Cartier… Tout le monde porte le maillot du défi Pierre Lavoie… Il y a dans l’air un petit quelque chose de surréaliste. C’est spécial », raconte Robert. Habitué à rouler en ville, ce dernier emprunte très souvent la piste cyclable du pont Jacques-Cartier pour aller s’entraîner sur le circuit Gilles-Villeneuve. Mais « au sortir du pont, on roulait sur la route, dans les rues. L’ambiance était grisante. »
Difficultés qui valent le coup de pédale
« Durant les quatre jours du défi, j’ai peut-être dormi dix heures. À la fin, on est fatigué, mais il y a ce sentiment de devoir accompli, qui vient effacer toute trace d’épuisement », explique Robert.
Les étapes du grand tour cycliste ont lieu le jour, le soir et la nuit. « Le convoi s’étire sur près d’un kilomètre. D’ailleurs, une fois la noirceur installée, quand les cyclistes allument leurs lumières, c’est de toute beauté : l’éclairage des phares et des feux crée des paysages assez éblouissants ! » se souvient le cycliste. Mais le rythme est épuisant puisque la caravane est toujours en mouvement. Donc, dormir se fait en voiture et le temps de repos se calcule au compte-gouttes.
De plus, le groupe d’environ 400 cyclistes était loin d’être uniforme ! « Il y a des gens pour qui c’est une première expérience en peloton », entame Robert. Le problème notoire qui en découle survient lors des descentes suivies d’une montée : on doit ralentir, ce qui brise sans cesse la cadence qu’on s’est donnée. « Je m’attendais à rouler à un rythme constant, mais ça n’a pas été le cas. Il fallait toujours rester à l’écoute du peloton », note-t’il. Heureusement, aucun accident grave n’est venu troubler le déroulement du GDPL.
Coordonner 200 caravanes sur les routes du Québec et encadrer 1000 cyclistes demande beaucoup de logistique et une discipline de fer. Les organisateurs et les bénévoles font un travail exceptionnel. « Arrivés à Montréal, tout le monde nous félicitait. Je me disais que les véritables héros, ce sont notamment ceux qui ont mis la main à la pâte pour que le défi se tienne du début à la fin. Pierre Lavoie s’est entouré d’une équipe extraordinaire et professionnelle », affirme Robert. Les organisateurs ont réussi un nouveau tour de force avec cette septième édition.
À peine les médailles de participation remises, Pierre Lavoie glissait déjà quelques mots sur le Grand défi de 2016. Est-ce que La Cordée y participera avec une équipe complète de cinq cyclistes et un chauffeur ? C’est à suivre…