Par Louis-Philippe Gagné,
ambassadeur de course sur sentier
La Pandora -24, c’est une course de 6 h ou de 12 h qui tourne en rond dans les sentiers de Prévost, dans les Laurentides. Le parcours forme une boucle de 3,5 km qui totalise 150 m de dénivelé positif. L’objectif de cette course, c’est de faire la boucle le plus souvent possible en 6 h ou en 12 h. La particularité de cette course d’hiver, c’est que le ravitaillement se trouve dans un restaurant, le Thé Smooth, au pied des falaises. On y retrouve un buffet chaud pour les coureurs : le grand luxe!
Les deux courses débutaient à 10 h. La version courte se terminait à 16 h, alors que la version longue prenait fin à 22 h. Étant donné mon faible volume de course cet hiver, il était plus logique que je m’inscrive au 6 h parce que si j’avais participé à la longue course, j’aurais risqué de me blesser ou de me fatiguer exagérément. Aussi, avec le biathlon de mes enfants et mon horaire chargé, je ne pouvais pas prendre le départ à 10 h avec tous les coureurs. Les organisateurs m’ont donc accordé une faveur en me permettant de faire ma course de 15 h à 21 h. J’étais hors compétition, mais peu importe. Mon objectif était de courir vite, de courir le plus de montées possible, de faire dix tours, de parcourir 35,5 km et 1500 m de dénivelé. Je m’imposais une seule règle: arrêt immédiat en cas d’apparition de douleur. J’allais avoir la chance de courir à la frontale, de croiser mes amis qui participaient à la course de 6 h et d’encourager, à même le parcours, ceux qui couraient le 12 h. Une belle journée en perspective.
Le matin de la course, il pleuvait. Mais comme j’avais retardé mon départ, j’ai eu la chance d’éviter la pluie. La course s’annonçait belle! J’ai commencé à courir alors que tous les participants tournaient en rond depuis déjà cinq heures. En pleine forme et le pas léger, j’ai tout de même pris une éternité avant de compléter mon premier tour parce que je saluais tous les amis que je n’avais pas vus depuis des mois. Habituellement, le placotage se fait avant le départ. Toutefois, comme je revoyais des dizaines d’amis pour la première fois depuis l’été passé, le rattrapage des nouvelles s’est fait pendant mon premier tour. Le ton de ma course était donné : relaxe et ludique.
Dans toutes mes courses, mes départs sont lents. J’ai toujours mal au corps le temps de me réchauffer. Mais cette fois-ci, je n’avais pas mal. Mes jambes étaient fortes et souples et mon cœur avait trouvé son rythme dès le début. Un départ parfait. Je me suis même permis de « peser sur l’accélérateur » et de courir au rythme d’un 10 km, alors que j’avais en tête d’en faire 35. Courir dans toutes les montées? Sans problème! C’était la première fois que je courais en montagne sur une distance plus grande que 10 km sans devoir marcher.
L’avantage de courir en boucle, c’est que l’on peut se permettre d’être moins prudent et de faire des tests. Je n’aurais pas risqué de courir dans toutes les montées si le parcours avait été linéaire. Devoir marcher 18 km parce qu’on est brûlé à mi-parcours, c’est long et pénible. Mais en boucle, c’est possible parce que le ravitaillement n’est jamais très loin.
Pour ajouter à ma journée parfaite, Ariane, qui se remet tranquillement d’une blessure, m’a même accompagné pour un tour. Nous n’avions pas couru ensemble sur les sentiers depuis octobre. Un beau moment pour nous deux.
Un seul petit pépin est survenu sur le parcours : la faim. J’ai, une fois de plus, négligé de m’alimenter adéquatement. Le matin, pendant le biathlon de mes enfants, je suis allé skier. Puis, entre l’organisation des enfants après leur activité et ma course, j’ai très peu mangé. Donc, au 5e tour, une baisse d’énergie est survenue. Cela aurait été catastrophique dans une autre course, mais pas au Pandora! Comme j’étais en avance sur mon objectif, j’ai pris le temps nécessaire pour bien manger au ravitaillement. D’autant plus que chili était incroyable! C’était le plus beau buffet de course de ma vie! (Il faudrait bien que j’apprenne de ce nouvel oubli pour ma saison 2016. Ma principale source de problème quand je cours, c’est mon alimentation qui n’est pas suffisante.) Après une longue pause de 45 min, j’ai pu repartir pour compléter mes cinq tours et finir en force en courant dans toutes mes montées!
Ma conclusion dans tout ça? L’entraînement de ski, ça fonctionne! Je suis vraiment soulagé et content du résultat. J’amorcerai un transfert de volume entre le ski et la course à la mi-mars. Je suis en confiance pour mon 80 km à la fin avril. Finalement, j’aurai eu bien du plaisir à m’entraîner cet hiver. Jamais tourner en rond n’aura été aussi positif pour moi!
Mon équipement de course à pied pour l’hiver :
- J’ai découvert les très efficaces Snowcross de Salomon cet hiver. Leurs semelles sont composées de gros crampons dans lesquels sont insérées de petites tiges de métal pour créer un maximum d’adhérence sur la neige et sur la glace. Ils sont aussi dotés d’une petite guêtre intégrée au soulier, pour éviter que la neige ne s’y infiltre. Mon coup de cœur course à pied cet hiver.
- Côté vêtements, je porte principalement la même chose qu’en ski : des couches de manteaux et de chandails, que j’enlève ou remets en fonction de la température. J’aime beaucoup les couches de base Icebreaker, qui sont plus chères, mais qui conservent vraiment la chaleur lorsqu’elles sont mouillées par la transpiration.
- J’ai toujours un sac de rechange quand je pars seul le soir dans les sentiers. Je prends cette précaution en cas de blessure au beau milieu de nulle part par temps froid. Je dois avouer qu’après avoir vu le film 127 heures, je suis devenu plus prudent dans mes sorties en plein air!
- Les livres Courir au bon rythme 1 et 2 sont des ouvrages de référence pour moi.
Louis-Philippe Gagné
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