La glace, pour certains, est l’ennemie numéro un lors de la saison froide. Elle cause des chutes impromptues, fait déraper les voitures, demande l’utilisation excessive de sel pour la faire fondre… Toutefois, pour plusieurs adeptes d’escalade à La Cordée, la glace n’est pas un fléau. Pour penser comme eux, il suffit de l’observer à la verticale et elle devient alors un extraordinaire terrain de jeux.
Oubliez deux secondes cette matière glissante qui recouvre les trottoirs en ville et imaginez-vous devant la beauté d’une paroi givrée, piolet en main, paré à grimper. Pour vous aider à bien comprendre ce sport d’hiver et, qui sait, peut-être vous donner envie de l’essayer, La Cordée vous propose d’en apprendre plus sur cette facette de l’escalade qui gagne en popularité au Québec.
Un sport méconnu
L’escalade de glace telle qu’on la connaît aujourd’hui existe seulement depuis les années 1960. C’est en grande partie grâce à l’évolution de l’équipement et l’initiative d’une poignée de grimpeurs que la discipline s’est améliorée. Des idées toutes simples comme ajouter des pointes à l’avant des crampons équipant la chaussure et modifier l’angle des piolets ont permis à la pratique de faire ses premières traces dans la glace. Aujourd’hui chaque morceau d’équipement est à la fine pointe de la technologie et parfaitement conçu pour aider le grimpeur dans ses ascensions.
Toutefois, cette discipline reste toujours un peu plus dans l’ombre de ses consœurs, l’escalade de roche et celle en centre intérieur. Selon Gaétan Castilloux, fondateur du Parc d’escalade et de randonnée de la Montagne d’Argent (PERMA)[1], seulement 10 à 15 % des grimpeurs vont pratiquer l’escalade de glace. Laurentien d’adoption et grimpeur depuis 35 ans, il connaît très bien son sport de prédilection. Pour lui la base en escalade de glace c’est d’aimer l’hiver. « Il faut aimer la froidure, comme dirait mon grand-père », s’exclame-t-il en entrevue avec La Cordée.
En effet, il peut faire froid sur les parois de glace, mais avec les efforts déployés et l’adrénaline qui s’ajoute à la montée, il est plus facile de se réchauffer. Gaétan Castilloux conseille néanmoins aux débutants de s’initier à l’escalade de glace quand la température est plus clémente, donc entre -5 °C et -10 °C.
Après le froid, il y a le prix de l’équipement qui peut en décourager plus d’un. « Une fois équipé des pieds à la tête, ça peut facilement dépasser les 2000 $ », affirme Gaétan Castilloux. Pour les mordus du sport, l’investissement en vaut largement le prix. Pour les débutants frileux à l’idée de dépenser autant pour essayer une nouvelle discipline, l’équipement peut facilement se louer à La Cordée de Laval.
Un sport à essayer
L’escalade de glace est sans contredit une discipline hivernale dont il faut faire l’expérience au moins une fois dans une vie. Il est souvent et fortement conseillé d’avoir une certaine expérience en escalade, mais c’est surtout pour sauver du temps une fois rendu au pied du mur. Quand l’hiver est à son plus froid n’est pas le meilleur moment pour apprendre les rudiments et les règles d’escalade. « C’est un atout de savoir assurer et d’avoir d’autre expérience de grimpe, mais ce n’est pas obligatoire », confirme Gaétan Castilloux.
Mais pour certains grimpeurs, la vraie saison d’escalade ne commence qu’une fois l’hiver arrivé. Le reste du temps n’est qu’une période d’entraînement pour « la glace ».
Un sport imprévisible
Contrairement aux centres intérieurs d’escalade, les façades glacées évoluent au rythme de la saison froide. Bien entendu, il arrive que l’intervention humaine vienne donner un coup de pouce à la nature. Par exemple, à la Montagne d’Argent, tout un système de tuyaux a été conçu pour arroser les parois rocheuses et ainsi créer les murs de glace. Tout au long de l’hiver, la glace est entretenue et l’équipe de PERMA s’assure d’offrir les plus belles conditions de grimpe possibles.
Bien entendu, même si la main de l’homme aide à la fabrication d’un mur de glace, jamais elle ne pourra contrôler entièrement les caprices de dame nature. Quand la météo connaît des redoux, puis une intense période de froid, il vaut mieux éviter les parois.. Les changements de températures extrêmes rendent la pratique du sport plus imprévisible. Règle générale : le meilleur temps pour faire de l’escalade est en fin février, quand les grands froids de janvier sont bien terminés. Cela vous laisse donc amplement le temps de vous initier à l’escalade intérieure pour ensuite essayer de dompter la glace.
Malgré le froid et l’exigence physique que demande la discipline, la satisfaction ressentie après une première montée est inégalable. Fierté, beauté du paysage enneigé, grand air, tous les éléments sont présents pour faire de votre expérience une aventure extraordinaire. Oserez-vous l’essayer?
Si l’idée d’aller tâter la glacer vous trotte dans la tête, l’école d’escalade Attitude Montagne offre des forfaits d’initiation et des cours progressifs. Pour plus d’information sur la Montagne d’Argent cliquez ici.