La sécurité en ville avec les enfants

                              Par Michèle Leclerc
cinéaste et journaliste, mère de 9 enfants.

En voyage, l’escale en ville est obligatoire, même pour les passionnées de plein air et de nature. Dès que l’on voyage à l’étranger, on doit transiger par l’aéroport et la métropole. Nous devons y acheter certains équipements spécialisés, obtenir nos visas, etc. Alors, pourquoi ne pas en profiter? Aussi bien allier l’utile à l’agréable et tirer plaisir de cet environnement urbain. Une préparation réfléchie peut aplanir presque tous les obstacles. Se déplacer avec des enfants demande certaines précautions. Celles-ci sont différentes si nous circulons en ville au milieu d’immeubles et de béton ou en pleine nature. Au fil des années, nous avons mis au point quelques astuces pour éviter les mésaventures.


Avant de partir…

  • Égypte 22 et 23 dec 2010 Caire 014Nous nous inscrivons par internet au Ministère des Affaires étrangères. Cette précaution a été très utile lorsque nous nous sommes retrouvés en pleine révolution en Égypte, en 2011!
  • Nous préparons notre sac de sécurité. Chaque membre de la famille le porte sous ses vêtements (sous son t-shirt ou à sa taille). Ce petit sac contient une photocopie du passeport et une copie de celui des parents, pour les mineurs. Nous y glissons également un mémo avec un numéro de téléphone cellulaire et une adresse de courrier électronique à utiliser en cas d’urgence. Il peut s’agir de nos coordonnées ou de celles d’un proche que nous pouvons appeler ou joindre, en tout temps, à l’aide d’un minimessage. Un billet de 5,00 $ ou 10,00 $ US y est aussi caché, ainsi qu’un peu de monnaie locale. Nous y mettons également une carte professionnelle de l’auberge de jeunesse qui nous héberge ou une note où il est inscrit l’adresse à laquelle nous habitons. Enfin, le petit sac contient un petit mot dans la langue du pays, qui indique l’endroit où l’enfant souhaite aller et la personne avec qui il faut communiquer si l’enfant s’est égaré. Si un enfant voyage sans ses 2 parents, nous nous assurons d’avoir une lettre de consentement du parent absent qui confirme que le mineur est autorisé à se déplacer seul, ou accompagné d’un seul parent.
  • Nous nous habillons tous avec des vêtements de la même couleur. Avec notre veste polaire rouge, il devient facile de se repérer rapidement dans la foule.
  • Nous portons un sac à dos ou un sac en bandoulière dans le but d’avoir toujours les mains libres.

Dans la ville…

  • Chaque petit est sous la responsabilité d’un plus âgé. Ainsi, maman s’occupe du cadet, papa du benjamin, l’ainé surveille le troisième, etc.
  • Personne ne circule seul. Nous nous déplaçons systématiquement deux par deux, et si possible, en groupe. Pas question d’aller à la toilette sans être accompagné. Les jeunes marchent devant les plus vieux. Un des parents guide devant, l’autre ferme la marche.
  • Nous ne confions les enfants à aucun étranger.
  • Même si l’idée me rebute, il a été très pratique d’avoir une corde qui relie mon poignet à celui du bambin. Cela s’avère parfois une nécessité. Par exemple, au Caire, dans la foule, la crainte d’être séparée de mon fils ou de le perdre dans la foule était si grande que je n’ai pas hésité à utiliser cette solution.

Il en manque un à l’appel…

  • Nous avons développé un scénario si l’un de nous se perd. Même les plus jeunes le retiennent facilement. On applique la règle du « NE BOUGE PAS ». Dès que celui qui est isolé du reste du groupe s’aperçoit qu’il est seul, il doit rester en place et ne plus bouger. Pendant qu’un des adultes surveille les autres membres de la famille, l’autre part à la recherche du disparu en effectuant des cercles de plus en plus grands. Si celui qui est perdu se déplace, il est possible qu’il aille à un endroit où l’autre a déjà cherché et il devient impossible de se retrouver.
  • Dans les transports en commun, dans le métro ou l’autobus, si l’un de nous n’a pas eu le temps de monter à bord, le reste du groupe descend à l’arrêt suivant et attend le retardataire.
  • Nous essayons de rester zen. Paniquer ou s’énerver n’a jamais rien arrangé!

Des souvenirs inoubliables…

J’ai un ami qui me répète souvent : « Les choses sont plus simples qu’elles ne paraissent ». Et c’est bien vrai. Nous en avons fait notre leitmotiv. N’hésitez pas à partir en voyage. Si nous pouvons le faire avec neuf enfants, vous pouvez le faire avec les vôtres! Les voyages forment la jeunesse, en ville comme dans la nature. Ils resserrent les liens. Vous y vivrez des moments magiques, et dans quelques années, vous vous raconterez vos souvenirs en riant!

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Petite, Michèle Leclerc rêvait d’une grande famille, d’aventures et de films. Elle sillonnait déjà le monde avec son père, réalisateur à la télévision de Radio-Canada. En assistant aux Grands Explorateurs, elle se souvient de s’être dit : « Un jour, ce sera mon tour! » Maintenant mère de neuf enfants, Michèle bourlingue sur la planète, sac au dos et caméra à l’épaule.

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