Les 11 en route
La préparation d’un tour du monde : l’Europe

Par Michèle Leclerc, auteure, cinéaste pour Les Grands Explorateurs
et maman de neuf enfants

Nous sommes les 11. Nous avons toujours voyagé avec neuf enfants, âgés aujourd’hui de 10 à 27 ans. Nous avons, entre autres, traversé le Canada et l’Islande à vélo. Nous filmons nos voyages et vous présentons nos meilleures images lors de conférences avec Les Grands Explorateurs. Vous vous souvenez des 11 en Asie sur les traces de Gengis Khan?

Nous revoilà sur les routes du monde. Cette fois, nous sommes trois sur onze à partir en premier. Jean-Cristoph, Marc-Antoine et moi atterrissons à Kefvlavik, en Islande. Comme le système d’autobus n’y est pas aussi développé qu’on le voudrait, nous décidons de louer une voiture. Après avoir fait une recherche dans Internet, nous découvrons que l’entreprise Sadcar loue des véhicules pour un peu plus de vingt dollars par jour. Pourquoi nous en passer? Nous referons donc le tour de l’Islande en huit jours. Il faut savoir que, l’été dernier, nous avons parcouru ces mêmes 1 200 kilomètres à vélo pendant deux mois et demi!

La fête en Islande

Cette année, nous décidons de participer à la fête du grand rassemblement, qui consiste à rentrer les bêtes avant la venue de l’hiver. Au printemps, les éleveurs mettent leurs troupeaux de chevaux en liberté dans les montagnes. Puis, le temps froid arrivé, écuyers et fermiers se réunissent au milieu d’un champ. Vers midi, des centaines de chevaux arrivent. Ils sont guidés par des cavaliers qui les dirigent vers un immense enclos. De là, les animaux sont orientés dans différents paddocks en fonction de leur marquage. Autour, l’ambiance est festive. On chante et on joue de la musique. Il n’est pas rare de voir un paysan sortir discrètement une flasque remplie de schnaps islandais. Caméra à l’épaule, nous captons ces moments inoubliables pour en faire un film que nous aimerions présenter aux Grands Explorateurs.

Une histoire de pêche

Le lendemain du grand rassemblement, un marin nous invite à bord de son bateau. Marc-Antoine attrape une goberge. Le petit est tellement fier! Jean-Cristoph lance sa ligne. Ça tire! C’est lourd! Une magnifique morue de quinze livres gigote au bout de sa canne. Elle doit bien avoir 24 pouces de longueur. Oh! je dirais même 30 pouces ! (C’est une histoire de pêche, après tout!) La morue finit dans une délicieuse soupe.

Malheureusement, nous constatons qu’il est déjà le temps de quitter l’Islande. Des fjords de l’Est, nous prenons un traversier qui fait escale aux îles danoises Féroé. Nous mettons pied sur le continent européen trois jours plus tard. Puis, nous filons jusqu’à Bruxelles, où nous nous dirigeons ensuite vers l’aéroport pour accueillir Marie-Michèle, Danièle et son petit chien Picsou, qui viennent enfin nous rejoindre. Nous les accueillons à bras ouverts.

L’achat d’un véhicule

Pour continuer notre périple autour du monde, nous décidons d’acheter un véhicule. Les moteurs sont plus petits en Europe qu’au Québec, et l’économie d’essence est palpable. Nous dénichons une camionnette Sprinter de marque Mercedes, qu’il faut immatriculer à notre nom. La course aux papiers commence.

Le vendeur nous fournit un certificat d’immatriculation, communément appelé « carte grise », et la confirmation écrite qu’une inspection mécanique a été effectuée il y a moins de six mois. C’est ce qu’ils appellent « le contrôle technique ». Le centre des impôts nous donne le quitus. On nous informe que le taux de taxes à payer est proportionnel au nombre de chevaux-vapeur du véhicule et à son âge.

Puis, nous devons nous procurer une attestation de notre lieu de résidence en France. Mais nous n’habitons pas la France! Qu’à cela ne tienne, les Français ont pensé à tout. Nous dénichons un formulaire dans Internet pour prouver que nous sommes sans domicile fixe. Des itinérants, quoi! La mairie d’un petit village signe ledit document.

Après trois visites à la préfecture, on nous réclame un nouveau document qu’on disait « facultatif » : une description du véhicule, faite par le fabricant Mercedes, qui prend de trois à quatre semaines à obtenir. Il nous en coûte 150 euros. Nous sommes encore en attente de ce papier… Affaire à suivre!

De capitales en capitales

Nous obtenons l’autorisation de conduire notre véhicule avec une plaque provisoire pour une période de 30 jours. Sur la route, les jeunes veulent tout voir : Londres, Paris, Rome, Venise, etc. Toutes les destinations sont facilement accessibles ici. Bruxelles se trouve à 2 h 15 d’Amsterdam, vers le nord, et à 1 h 45 de Paris, vers l’ouest. Il suffit de 2 h pour atteindre le Luxembourg. Et Genève, en Suisse, se situe à 5 h 30 de voiture. Quelle destination choisir?

Nous stationnons notre véhicule en périphérie de chaque ville et nous arpentons les rues avec notre petit sac à dos Osprey, qui contient une laine polaire rouge, une bouteille d’eau réutilisable et une grignotine. Certains des enfants y glissent leur appareil photo ou un carnet de dessin, leur tablette électronique et le guide de l’endroit ou leur téléphone cellulaire.

Nous dormons dans notre camionnette, notre casita mobile. Nous cuisinons avec des aliments que nous achetons à l’épicerie. Et, de temps à autre, nous goûtons aux mets typiques, préparés par les gens de l’endroit.

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Petite, Michèle Leclerc rêvait d’une grande famille, d’aventures et de films. Elle sillonnait déjà le monde avec son père, réalisateur à la télévision de Radio-Canada. En assistant aux Grands Explorateurs, elle se souvient de s’être dit : « Un jour, ce sera mon tour! » Maintenant mère de neuf enfants, Michèle bourlingue sur la planète, sac au dos et caméra à l’épaule.