Le retour au bercail

Le peuple incroyable de la Colombie
Le peuple incroyable de la Colombie

Après avoir arpenté pas moins de 6 pays sur une période de 9 mois, Lydiane est enfin de retour au Québec. Pétillante, elle prend un moment pour dresser un court bilan de sa fascinante aventure en Amérique latine. Découvertes, échecs et réussites sont au cœur de cette rétrospective inspirante.

Là-bas

Quels étaient tes objectifs en partant? 

Je voulais principalement aller visiter l’Argentine pour être en contact avec son peuple, pour voir ses montagnes et sa diversité, dont on m’avait beaucoup parlé. Aussi, je voulais découvrir le Brésil parce qu’on entend tant de choses sur ce pays que ça me fascine : la chaleur du peuple, les plages, la démesure, etc. Sauf que, comme j’ai passé presque deux mois dans chacun des pays que j’ai visités, j’ai manqué de temps à la fin pour découvrir le Brésil et l’Argentine. Ce n’est que partie remise!

Quelle est la plus grosse erreur que tu as commise dans ce voyage?

En Colombie, c’est impossible d’entrer dans le pays juste avec un aller simple. Ça prend absolument un billet de retour. Je n’avais pas vérifié ce détail avant de partir. Donc, j’ai un peu paniqué quand, cinq minutes avant d’embarquer dans l’avion, je me suis fait dire par la préposée au comptoir « Madame, vous ne pouvez pas entrer dans l’avion parce que vous n’avez pas votre billet de retour. Assoyez-vous derrière mon ordinateur et achetez-le maintenant. » Il a donc fallu que j’achète un billet de retour hyper cher au comptoir de l’aéroport.

De quoi es-tu la plus fière? 

Je suis fière d’avoir atteint le sommet du Huayana Potosi en Bolivie. C’est l’expérience physique la plus intense de ma vie. Je ne pensais pas que je pouvais aller au bout de mon corps comme ça. Ça faisait un mois que je vivais à 4000 m et j’avais l’impression que j’étais assez acclimatée à l’altitude pour gravir cette montagne. L’expédition a duré trois jours. La première journée, on s’est entraîné en escalade de glace. Les deux autres journées étaient réservées à l’ascension. Or, à partir de 5600 m, l’altitude m’est rentrée dedans et je ne feelais plus du tout. J’étais complètement fatiguée. Le guide m’a encouragée à continuer et, un pas à la fois, en prenant des pauses aux trois pas, j’ai réussi à atteindre le sommet malgré tout.

Ton plus beau moment, c’est… 

Ma visite au parc national de Tayrona, en Colombie. Avec six Argentins et trois Québécois, on est partis pour deux jours complets dans la nature. On a dormi dans des hamacs avec une vue sur la mer, on s’est baignés, on a joué aux cartes… Les gens étaient incroyablement fins. Ça a été une expérience mémorable et tellement intense que j’ai pleuré quand on s’est séparés.

En rafale, peux-tu nous décrire chacun des pays que tu as visités en plus ou moins trois mots?

  • La Colombie : Le meilleur peuple du monde
  • Le Pérou : Touttteee est mythique
  • La Bolivie : 4000 m et plus
  • Le Chili : Ma prochaine maison
  • L’Équateur : Le bolon de verde
  • Le Bélize : Y’a fait chaud en c…!

Ici

Comment se passe ton retour?

Mon retour au Québec se passe bien parce que je l’ai désiré. Je vois mes amis, ma famille. Ça me fait du bien de pouvoir dire que j’ai un chez-moi, de pouvoir m’entraîner comme je le veux. Plus jeune, j’avais le blues des voyages quand je revenais au Québec. Je me suis toujours considérée comme une nomade, mais j’ai réalisé que, même quand je suis en voyage, je cherche à me poser quelque part après un certain temps. Le voyage m’a permis de découvrir que je suis aussi sédentaire, d’une certaine façon.

Qu’est-ce qui t’a le plus manqué en voyage?

De cuisiner de la bouffe saine. Depuis que je suis de retour au Québec, je n’ai pratiquement pas mangé au resto parce que je n’en peux plus des plats avec trop d’huile, trop de sel, de la friture. C’est comme si j’essayais de retrouver un certain équilibre. Oui, c’est ça mon retour au Québec : un retour à l’équilibre.

As-tu l’impression d’être la même fille que celle que tu étais avant ton départ?

Non, pas tout à fait. Maintenant, quand je me promène dans les rues, je regarde partout. Ce que je ne faisais pas avant. Je regarde les buildings, les oiseaux, les arbres et les gens. Les gens, eux, regardent tous leurs cellulaires ou marchent la tête baissée, stressés. Ils marchent vite pis, moi, je suis rendue que je marche tellement lentement. Même ma sœur me l’a dit. J’ai un beat beaucoup plus lent. Je me suis moins stressée et je le ressens. Je vois le stress des autres, ce que je ne voyais pas avant mon voyage. C’était ça, mon rythme avant de partir. Je travaillais 80 heures par semaine et, quand j’étais dans un souper, j’avais mon cellulaire qui sonnait tout le temps. Maintenant, je me sens très « moment présent ». Quand je suis avec quelqu’un, je laisse mon téléphone dans mon sac, je le mets sur vibration et j’essaie d’être complètement avec la personne qui est devant moi. Pis je vais travailler fort pour conserver ce rythme-là.

Quand tu veux parler de tes aventures, est-ce que tu trouves que ton entourage est réceptif ou tu le sens un peu fatigué d’entendre tes histoires? 

En fait, je ne leur en parle pas. S’ils veulent s’informer sur ce que j’ai fait, ils me suivent sur ma page Facebook. J’ai l’impression que les gens ont envie de parler du présent et je ne sens pas le besoin de leur parler de mes voyages. Si les gens abordent le sujet avec moi, ça me fait plaisir de leur raconter des bouts de mon aventure, mais ce n’est pas moi qui aborde le sujet.

Est-ce que le fait de vivre dans ton sac à dos a changé ta perception des objets qui t’entourent?

Ça me fait prendre conscience que l’on vit dans l’abondance. Je me rends compte que j’ai besoin de moins choses que ce dont j’avais besoin avant de partir. Mais je n’ai pas le goût de critiquer ceux qui ont besoin de plus pour être heureux. Chacun a un style de vie, et des besoins différents. Je ne peux pas juger quelqu’un qui vit dans l’abondance parce qu’on a tous nos propres objectifs dans la vie. Il y en a qui veulent voyager et d’autres qui veulent autre chose. Et toutes les situations sont correctes.

Il y a maintenant plus de 60 000 personnes qui te suivent sur Facebook. À l’étranger, étais-tu en mesure de sentir la popularité que tu avais ici, au Québec?

Oui. Je n’arrivais plus à répondre à tous mes messages comme je le faisais il y a un an. Les gens sont vraiment hot. Ils sont participatifs, ils m’écrivent beaucoup et ça me fait plaisir de savoir qu’ils aiment suivre ce que je fais. Quand je consulte ma page Facebook, je me sens un peu moins loin de la maison et du Québec.

As-tu développé une intolérance par rapport à certaines situations? 

Oui. En voiture. La conduite agressive qui ne laisse aucune chance à personne. Ça, ça me scandalise. Je ne comprends pas qu’on soit agressifs les uns envers les autres, alors qu’on est tous dans le même bateau. Quand j’étais au Pérou, j’ai pris un taxi qui s’est fait littéralement couper de manière dangereuse par une autre voiture dans la circulation. Quand mon taxi est arrivé à la hauteur de la voiture qui venait de le couper, le chauffeur de taxi a ouvert sa fenêtre. Là, je me suis dit « Oh! il va vouloir se battre, et ça va mal finir. » Finalement, il a juste salué le chauffeur de la voiture avec un sourire et est reparti. Je me suis dit que ça, c’était la preuve qu’on peut avoir une attitude sans agressivité au volant, même en pleine circulation.

Est-ce que cette aventure t’a donné le goût de voyager et de découvrir le Québec? 

Ben, il faut dire que je connais quand même assez bien la province parce que je l’ai beaucoup visitée en camping quand j’étais petite. Mais c’est vrai que ça peut avoir l’air paradoxal de découvrir le monde sans connaître à fond mon Québec. J’en profite donc quand je reviens à la maison pour faire des petites visites par-ci par-là. Et puis, quand je voyage ici, je le fais avec des yeux nouveaux, des yeux de fille qui voyage. Je redécouvre le Québec en le comparant à d’autres parties du monde et il m’émerveille encore.

Pour terminer, La Cordée a voulu savoir quels étaient les plans de Lydiane pour les prochains mois. Mais elle s’est montrée plutôt évasive : « J’ai plein de super beaux projets et ils sont tous en lien avec le voyage. » Pour en savoir davantage sur la suite, vous devrez donc la suivre sur sa page Facebook et sur le blogue de La Cordée.

 

Même si Lydiane est rentrée au bercail depuis peu, l’émission Lydiane autour du monde, diffusée sur Évasion, se termine seulement dans trois semaines. Profitez-en pour découvrir les beautés du Bélize et pour répondre à la question hebdomadaire, afin d’avoir la chance de gagner une des cartes-cadeaux hebdomadaires de 50 $ ou un des deux grands prix, soit un ensemble complet de voyage, des vêtements Icebreaker, un sac à dos de voyage et des accessoires de voyage, le tout d’une valeur de 1500 $.

The following two tabs change content below.
En 2013, Lydiane quitte maison et boulot pour arpenter la planète et aller au bout de ses rêves. Aventureuse, énergique et créative, elle s’est donné comme mission de découvrir le monde, son sac au dos. Nomade née, Lydiane a un penchant pour la randonnée et elle se lance avec enthousiasme dans de nouvelles expériences de plein air. Après avoir foulé le sol de six continents, Lydiane demeure insatiable et poursuit sa découverte du monde, qu’elle partage avec, entre autres, sa grande communauté virtuelle. Ses dadas? Faire de la photo, de la cuisine végane et de petites crèmes maison à base de produits naturels.

Derniers articles de Lydiane autour du monde (Tous les articles)