AU-DELÀ DES TÉLÉSIÈGES ET DES NUAGES :
LA PLANCHE À NEIGE DIVISIBLE

Si l’union fait la force et que la désunion nous affaiblit, la planche à neige divisible (splitboard en anglais) est un paradoxe sans égal, car c’est grâce à son atout divisible que cet équipement remarquable offre des possibilités bien au-delà de celles d’une planche à neige conventionnelle.

Un outil pour explorateurs de terrains enneigés alpins, la planche à neige divisible est un ascenseur qui vous mènera jusqu’au septième ciel, avec accès au huitième et au neuvième ciels.

Bien loin d’être une nouvelle technologie ou une nouvelle discipline, le splitboard a connu ses débuts dans les années 90 et se positionne comme le cousin plus rocambolesque du ski de randonnée.

Tout comme les skis de randonnée, cette planche spécialisée se sert aussi de peaux d’ascension pour permettre à son utilisateur d’accéder à des terrains enneigés qui se trouvent au-delà des télésièges ou dans des coins reculés. Les fixations ressemblent à celles utilisées pour les planches à neige conventionnelles, mais elles sont conçues pour être facilement détachées et repositionnées afin de transformer la planche en deux skis séparés pour permettre la montée, à l’aide de peaux d’ascension placées dessous. Pour les bottes, on a le choix d’utiliser des bottes de snowboard régulières ou des bottes de nouvelle génération, spécialement adaptées au splitboard. Ces dernières sont munies d’un pivot avec un mécanisme bloquant qui facilite la marche et la montée.

Planche à neige divisible G3 Axle

S’il existe une différence dans le comportement d’un splitboard, en comparaison avec une planche rigide, celle-ci n’est pas ressentie en pratique. Les attaches et les crochets refermables jumelés aux fixations qui traversent la largeur de la planche lorsqu’elle est refermée offrent amplement de rigidité à la planche et lui confère un comportement presque indistinguable à celui d’une planche rigide.

Dans les terrains enneigés de l’arrière-pays, la poudreuse peut facilement dépasser plus d’un mètre en profondeur. S’ajoutent les paysages spectaculaires et les sensations enivrantes ressenties en descente et on se retrouve avec une expérience sensorielle qui fait en sorte que le cerveau est constamment bombardé d’impulsions stimulantes. Les récepteurs de dopamine sont en overdrive, et ce n’est certainement pas une infime différence dans le comportement de la planche qui est séparée en deux sur toute sa longueur qui viendra miner votre fun dans tout ça.

Aujourd’hui, nous sommes bien loin des premières fixations qui se servaient d’une goupille amovible pour bloquer la fixation. Tu perds la goupille… ta journée est finie! Les fixations de splitboard modernes ont remédié ce problème depuis longtemps. Avec un peu de soin, le risque de perdre un composant critique est à peu près non existant.

Avec un équipement pareil, on élargit de façon considérable notre terrain de jeu. Grand nombre de monts deviennent accessibles, avec bien sûr, une bonne dose de bon sens. Le but ultime étant d’accéder des terrains enneigés de poudreuse vierge, c’est-à-dire, le Saint Graal de tout planchiste.

Et c’est justement dans ce genre de neige que la planche à neige divisible est à son meilleur. Les sensations incomparables ressenties en exécutant des virages élégants aux courbes larges dans plus d’un mètre de neige folle… c’est là où se trouve le bonheur dans le monde du splitboard.

Dès ses origines, la planche à neige rigide (non divisible) avait été conçue pour être utilisée sur la neige molle avant tout, mais vu la plus grande présence de neige dure qui se trouve dans les stations de ski, le snowboard se pratique plus fréquemment dans des conditions de neige dure plutôt que molle. Le splitboard est justement là pour remettre les pendules à l’heure et pour remettre la poudreuse, la neige folle, la powder de vos rêves, sur la map!

Faire une ascension jusqu’à plus de 2 000 mètres en une seule journée? Oui, c’est possible, et bien plus encore! D’ailleurs, plus d’un planchiste professionnel a franchi les 5 000 mètres de dénivelé en une seule journée.

Si ce n’est pas suffisant pour vous inspirer, je mange ma casquette… visière, couronne et boucle comprises.

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