Le SIA : moments inoubliables entre mère et fille

Le 9 juillet dernier, Christiane Rochon, conseillère aux ventes à La Cordée Ste-Catherine, et sa mère, Anne, ont amorcé leur parcours sur la portion québécoise du Sentier international des Appalaches, en Gaspésie. Ce défi mère-fille allait s’étendre sur 650 km soit une période d’un mois environ, jusqu’au 16 août. Voici comment s’est déroulée leur aventure.

Comment bien se préparer?

Avant d’entreprendre une si longue randonnée, il était impératif que Christiane et Anne se préparent convenablement, que ce soit physiquement pour l’une ou mentalement, pour l’autre.

Avant même de partir, les filles avaient confiance en leurs capacités, puisque d’une part, elles étaient déjà toutes deux habituées à faire des activités de plein air et d’autre part, elles étaient aussi habituées d’en faire ensemble, ce qui est très important avant de s’élancer sur une randonnée de 650 km. En effet, mieux vaut bien connaître qui nous accompagne avant de se retrouver sur le sentier, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Pourtant, elles n’avaient jamais réalisé un défi d’une telle amplitude, il était donc nécessaire que le duo s’entraîne d’une façon ou d’une autre avant le grand départ. Durant une fin de semaine préparatoire, elles ont testé leur équipement pour apprendre à le connaître et s’assurer qu’elles avaient tout le nécessaire pour ne pas se retrouver au dépourvu sur le sentier.

Sinon, pour Christiane, la préparation a plutôt été mentale. En effet, elle se pensait déjà assez forte physiquement avant de partir, puisqu’elle avait déjà parcouru de nombreux kilomètres à pied avant cette aventure, notamment au populaire parc national Torres del Paine, au Chili, en 2012.

« J’avais l’impression que le plus grand défi serait d’être constamment dans l’inconfort. T’as beau être capable de transporter 100 kilos sur ton dos, si tu n’arrives pas à faire face aux moustiques, aux chaussures mouillées ou encore au sentiment de solitude, ton moral va en pâtir et tu auras peut-être envie d’arrêter. »

La clé pour être bien préparée? Le yoga! Pour Christiane, c’était l’activité idéale pour se pratiquer à faire le vide et être prête à se concentrer sur la marche. Pour elle, il était important de ne pas minimiser l’importance du moral en randonnée parce qu’au final, « c’est tout ce que t’as ».

Pour la mère de Christiane, l’entraînement a été plus classique : marche avec une augmentation progressive du poids sur son dos, en parcourant des distances de plus en plus importantes. De cette manière, elle s’est habituée graduellement à transporter sa maison sur son dos.

Pour se préparer physiquement, Christiane a quant à elle fait du cardio et de l’escalade, des activités qu’elle pratiquait déjà souvent.

Dénivelé

La principale difficulté selon Christiane sur le sentier, ce n’était pas la hauteur des montagnes du parc de la Gaspésie, ni la chaleur qui a caractérisé le mois de juillet (oui, il faisait même chaud en Gaspésie). La principale difficulté, c’était plutôt les différences de dénivelé importantes qui poussaient les filles à constamment monter, descendre, monter, descendre, et ce, plusieurs fois dans la même journée. Pas facile pour les genoux! De ce fait, tant pour Christiane que pour Anne, c’est la réserve faunique de Matane qui a représenté le plus gros défi physique.

Parc national de la Gaspésie

Et le plus beau souvenir de Christiane? Étonnamment, c’est aussi la réserve faunique de Matane, et ce, malgré le défi important qu’elle a représenté pour les deux aventurières! Christiane l’admet, cette portion du sentier n’a pas été de tout repos, en particulier pour sa mère. Pourtant, c’est là où elle s’est sentie le plus dépaysée, loin de toute civilisation. Puisque cette portion ne traverse aucun parc national, le sentier y est par moments un peu moins entretenu, ce qui contribue au charme (et à la difficulté) de sa traversée.

Christiane se rappelle avec bonheur du moment, lors de la difficile ascension du mont Nicol-Albert, où elle a carrément laissé son sac de côté pour sortir du sentier et descendre 200 m sur une paroi boueuse et escarpée, à l’aide d’une corde.

« C’était un peu comme une aventure. »

Finalement arrivée en bas de cette paroi, c’est la récompense ultime! Face à elle se dressait une curieuse formation rocheuse, baptisée « le monolithe du bonhomme », et qui se trouve devant ce qui était, selon Christiane, la plus belle vue de toute la randonnée. La rivière Cap-Chat en contrebas, les nombreuses chutes et cascades, le mont Nicol-Albert avec ses parois à la verticale : c’était magique!

Bon à savoir

Pour dormir, Christiane et sa mère ont généralement pu dormir en refuge et en abri lean-to. En effet, grâce à leur « Passeport d’hébergement du SIA-QC », elles ont été en mesure de dormir dans n’importe quelle installation d’hébergement le long du sentier, et ce, sans réserver. La seule condition à respecter était de laisser la place en refuge aux randonneurs qui avaient réservé, s’il y en avait. Heureusement pour les filles, elles n’ont presque pas eu à dormir dans leur tente.

C’est dans la réserve faunique de Matane qu’elles ont le plus vu d’autres randonneurs au long cours, à leur grande surprise. Christiane se remémore avec bonheur ces moments, avouant en souriant que malgré le fait qu’elle et sa mère se soient très bien entendues le long du sentier, elles furent très heureuses d’être en mesure de discuter avec d’autres personnes pour faire changement.

Et la pluie? Les filles ont été assez chanceuses : durant leur mois de marche, elles ont vécu seulement 7 jours de pluie. De plus, puisque ces journées ont été assez dispersées au courant de l’aventure, elles n’ont pas sapé le moral des deux aventurières. En revanche, malheureusement pour elles, lorsqu’elles ont gravi le mont Jacques-Cartier, il pleuvait : « On ne voyait même pas à 10 mètres ». Malgré tout, Christiane reste positive : « Ça fait partie de la game! » Pas le choix, elles devront y retourner pour pouvoir admirer la magnifique vue au sommet!

Sinon, le seul petit regret qu’elles ont eu par rapport à leur équipement, c’était de ne pas avoir apporté de filtre à eau par gravité, puisque ce type de filtre facilite grandement la filtration, par opposition avec un filtre qui force son utilisateur à pomper lui-même.

La force du nombre

Sur le sentier, les filles ont eu le plaisir de croiser plusieurs randonneurs, qu’elles ont par la suite revus à différentes étapes de leur parcours. Dès la première soirée, elles ont fait la connaissance de Francis et de son ami, Étienne, qui eux aussi avaient entrepris de traverser le SIA. Malheureusement, suite à une blessure, Étienne a été forcé de quitter le sentier. Francis, pour sa part, a tout de même décidé de poursuivre l’aventure, au bonheur de Christiane et Anne, qui ont grandement apprécié sa compagnie lorsqu’ils se rejoignaient aux abris en soirée pour discuter et jouer aux cartes.

Sinon, peu après la réserve faunique de Matane, les filles ont fait la connaissance de Geneviève, qui parcourait quant à elle le sentier toute seule. Le petit groupe se rendra ensemble jusqu’à la fin du sentier. Rencontrer d’autres randonneurs a changé la dynamique du duo vers la fin de la randonnée, au grand plaisir des filles.

Christiane est affirmative : « Leur présence, leur humour et leur bonne humeur ont vraiment agrémenté nos journées et rendu cette randonnée encore plus mémorable et un peu plus légère. »

Une question de rythme

En randonnée, avoir un bon rythme, c’est important. Si on n’écoute pas son rythme, les chances de se fatiguer plus vite, voire de se blesser, sont bien plus grandes. Sur le SIA, Christiane et sa mère ne marchaient pas exactement à la même vitesse. Pourtant, même si Christiane était un peu plus rapide qu’Anne, il lui importait qu’elles parcourent le sentier ensemble. Ainsi, elles s’attendaient au fur et à mesure que la journée passait. C’était aussi une question de sécurité, advenant que l’une d’entre elles se blesse…

Bien qu’elles n’aient pas encore d’autre projet concret à réaliser ensemble, pour Christiane, une chose est sûre : un mois, c’est la durée parfaite pour faire de la randonnée. Puisqu’elle se tanne rapidement lorsqu’elle fait la même chose tous les jours, elle ne croit pas qu’elle aimerait partir plus longtemps. Elle souligne cependant que les randonnées d’un mois ou moins abondent : traversée des Îles-de-la-Madeleine ou de Terre-Neuve, ce ne sont pas les opportunités qui manquent pour séduire à nouveau le duo de randonneuses!