Par Bertrand Lemeunier
Faire la visite du glacier Fox, voilà une activité que je voulais ABSOLUMENT faire pendant mon séjour en Nouvelle-Zélande. Ce n’est pas parce que j’ai quitté le Québec avant l’arrivée de la neige que je n’aime pas l’hiver, bien au contraire! Je garde d’ailleurs d’excellents souvenirs de mes sorties en escalade de glace, notamment de celles aux chutes Montmorency…
Je me rappelle d’un matin glacial, il y a quelques années, à la frontière américaine. Le douanier nous avait regardés avec de gros yeux en nous disant : « Are you crazy ? » « Euh non… », avions-nous pensé. Nous souhaitions faire l’ascension du mont Washington. Ce n’était pas grave si, au sommet, il faisait moins 60 degrés Celsius avec le vent… Dans le refuge d’Hermit Lake, à plus de 1100 mètres d’altitude, tout le monde semblait congelé au coin du feu, tandis que Sonia, Luc et moi jouions au Monopoly Édition des montagnes, bien au chaud dans nos vestes en duvet et dans nos bottillons. Après tout, c’est bien connu, il n’y a pas de mauvaises conditions climatiques, il y a seulement des habits inadéquats.
Mais bon, revenons à l’été kiwi…
Au troisième matin de pluie à Fox Glacier, mon espoir de mettre le pied sur le glacier a fondu. Je rêve de voir le plus haut sommet du pays, le mont Cook, qui surplombe une petite ville touristique, du haut de ses 3724 mètres. Mais surtout, je rêve de marcher sur le glacier Fox. Si la météo ne s’améliore pas, notre activité de helihike sur le glacier sera annulée…
Finalement, à 8 h 50, le O.K. est donné par le pilote de l’hélicoptère. Ouf! Un soulagement de courte durée, car une employée de Fox Glacier Guiding nous explique la procédure de remboursement dans l’éventualité où l’hélicoptère ne pourrait pas atterrir… Contre toute attente, nous finissons par décoller, atterrir et, pour mon plus grand plaisir, marcher sur le glacier! Fixés à mes bottes, mes traditionnels crampons à dix pointes acérées. Et, sous mes pieds, plus de 300 mètres de glace; le bonheur!
Nous avons trois heures pour explorer un univers en mouvement. Mes compatriotes touristes ne semblent pas éprouver le même plaisir que moi parce qu’ils ont un peu de difficulté à marcher… Notre groupe, composé de 12 personnes, avance lentement. « Tant mieux, j’aurai plus de temps pour filmer et prendre des photos! », ai-je pensé. Notre guide, Ross, lance le départ après les traditionnelles explications sur la sécurité et les quelques conseils techniques d’usage : « Marchez en posant le pied à plat et évitez de croiser les jambes ». Ce solide gaillard, un Écossais, manie un lourd piolet pour sculpter quelques marches ici et là. Quand les conditions sont optimales, il effectue cette randonnée trois fois par jour. De mon côté, je suis stupéfié par le spectacle qui s’offre à moi. Une petite grotte bleutée ici, une cascade qui ruisselle là…Tout à coup, au loin, j’aperçois une silhouette dans un amas de glace. J’attrape mon téléobjectif… « Cool! De l’escalade de glace! »
Long de 12 kilomètres, le glacier Fox a tout pour plaire. Sauf qu’il fond à vue d’œil. Enfin, presque. C’est ce qu’on constate en regardant les photos qui datent d’il y a 10 ans à peine. Par ailleurs, sa base à moins de 300 mètres du niveau de la mer en fait l’un des seuls glaciers au monde à pénétrer dans la forêt tempérée humide. Mais pour combien de temps encore?
Pour en savoir plus sur cette destination, visitez le site du patrimoine mondial de l’UNESCO et le site Web de Fox Glacier Guiding.
*NDLR : En Nouvelle-Zélande, l’île du Sud est soumise à des vents océaniques qui rendent son climat très changeant. Il est donc courant d’avoir l’impression de vivre les quatre saisons dans une seule et même journée.
Pour voir toutes les photos de cette superbe visite, consultez le site Web de l’auteur à bertrandlemeunier.com.
Bertrand Lemeunier
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