par Terra Tributa
Pas une goutte de pluie en 3 mois. C’est la saison sèche dans la région Centre-Ouest du cinquième plus grand pays au monde. À vélo, nous avançons lentement sous une chaleur accablante de 40 degrés Celsius. Par chance, dame nature a créé deux écosystèmes uniques et différents où l’eau est reine. Distants de 500 kilomètres, deux sites incroyables à couper le souffle… et le coup de pédale!
EAUX CRISTALLINES ET POISSONS EXOTIQUES À BONITO
En portugais, bonito signifie beau et ce terme lui va très bien! Cette ville de 20 000 habitants est la principale porte d’entrée d’un univers aquatique magnifique. La région est parsemée de rivières aux eaux turquoise où nagent des centaines de poissons exotiques dont le fameux « dourado ».
Après une nuit reposante au camping municipal de Jardim, Vanessa et moi prenons la direction de notre excursion guidée. L’espace de quelques heures, nous échangeons nos vélos de 60 kg contre des combinaisons en néoprène, des masques et des tubas. Un premier coup d’œil sous l’eau et la magie opère immédiatement.
Notre guide nous explique : « la nature géologique de la région repose sur des couches calcaires et des sources souterraines. Le carbonate de calcium agit sur les particules en suspension dans l’eau en les calcifiant. Lors de l’excursion, vous devez donc vous laisser flotter sans toucher le fond pour garder cette eau d’une transparence incroyable. »
Un pur bonheur! Par contre, pour être honnête, le retour sur le vélo est éprouvant. Difficile de s’habituer à une telle chaleur. Notre seule solution est de nous réveiller tôt, à 4h30 du matin!
EAUX VERDÂTRES ET MILLIONS DE CAÏMANS AU PANTANAL
Une belle journée débute. Il fait encore nuit alors que je commence à filtrer les 7 litres d’eau indispensable à nos coups de pédales. Pour des raisons de sécurité, nous avons campés dans une ferme où une fois encore, nous avons reçu un bel accueil. « fique à vontade – soyez bien à l’aise » comme nous l’entendons depuis 4 000 km!
Le Pantanal est le royaume des jaguars, caïmans, anacondas et oiseaux tels que l’impressionnant jabiru d’Amérique (Jabiru mycteria). Durant la saison sèche, cette incroyable biodiversité se regroupe autour des quelques étangs restants dans l’attente des pluies de novembre. Pour un nouveau cycle et ce pendant près de 4 mois, l’eau va recouvrir une partie de cette plaine alluviale de 200 000 km2 (soit plus de 400 fois la superficie de l’île de Montréal!).
Pour découvrir le Pantanal du Sud, nous empruntons un chemin de terre (plutôt de sable et de roches) nommé Estrada Parque. Un coup de pédales à la fois, nous avançons lentement. Vanessa m’interpelle « des traces d’onça (jaguar), il a dû passer cette nuit pour aller chasser ». Un peu plus loin, des caïmans s’entassent au soleil tandis que d’autres traversent la route de sable devant nous.
Décidemment, ce lieu est un vrai paradis pour une biologiste et un photographe!
À PROPOS DE TERRA TRIBUTA
Terra Tributa est née de la rencontre du photographe et auteur Bertrand Lemeunier et de Vanessa Richard, éco-conseillère et biologiste. Notre engagement en créant cette Organisation à but non lucratif est de rendre hommage à la Terre, aux femmes, aux hommes et de témoigner des changements positifs liés aux enjeux régionaux et mondiaux. L’expédition 2012-2013 permet de rendre hommage au Brésil à travers les 5 missions de l’Organisme : Témoigner, Créer, Sensibiliser, Inspirer et Soutenir.
Terra Tributa – du latin signifiant la terre reçue en partage – soutient des écoles au Brésil et au Canada (à venir) dans la réalisation de projets locaux axés vers les communautés durables.
Pour nous suivre :
Pour plus d’informations : terratributa@gmail.com
Merci pour le précieux soutien logistique
Bertrand Lemeunier
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