La Cordée s’est jointe au projet Mont Washington 2016 de la Fondation ÉPIC pour encourager les gens à adopter de saines habitudes de vie. Richard Guertin, un homme hautement inspirant, a choisi d’atteindre des sommets pour lutter contre sa propre sédentarité.
Je suis comptable professionnel agréé et je travaille de longues heures assis à mon pupitre, devant un ordinateur. Jusqu’en janvier dernier, mes activités physiques étaient très limitées et principalement reliées à l’entretien de mon domicile et à quelques activités de faible intensité au centre ÉPIC.
Je n’ai jamais réellement aimé l’activité physique. Mon obésité (que je traîne depuis mon enfance et qui est maintenant qualifiée de morbide) et mes contraintes physiques (myopie, daltonisme, courte longueur de pas, pieds plats et doigts courts) ne m’ont pas donné envie de relever des défis physiques.
Il y a deux ans, lors de mon évaluation annuelle au centre EPIC, les résultats de mes tests à l’effort démontraient que ma condition physique était comparable à celle d’un homme moyen de 75 ans, alors que j’en avais 55! On m’a diplomatiquement conseillé de commencer à penser à changer de maison pour déménager dans un condo avec ascenseur. Il y a un an, je faisais tellement peu de mouvements que j’avais de la difficulté à lever ma jambe gauche pour prendre place du côté passager dans un véhicule. Je me voyais dépérir. J’étais aux deux tiers de ma vie et très près du point de non-retour si je ne me mettais pas à bouger.
Quand les astres s’alignent
Le défi du mont Washington s’est présenté comme une étape dans une série de rencontres et d’événements.
Il y a deux ans, j’ai rencontré Jean Béliveau, le marcheur. Il m’a raconté son périple de plus de 75 000 km en 11 ans, autour du globe. J’étais fasciné par cet exploit. Puis, l’an dernier, une amie d’enfance m’a raconté son ascension au mont Mégantic. Ces récits inspirants ont dû mijoter dans mon subconscient jusqu’à ce qu’arrive l’élément déclencheur, en décembre dernier.
Lors de mon examen annuel au centre EPIC, Julie, technicienne pour les tests à l’effort, m’a demandé si je participais au défi du mont Washington. J’étais couché sur la table avec des ventouses sur le thorax. J’ai tourné la tête et l’ai regardé au-dessus de mes lunettes en lui demandant si j’avais l’air de quelqu’un qui allait monter le mont Washington. Elle m’a convaincu que je pouvais réaliser ce défi en y mettant les efforts.
Je devais d’abord obtenir un résultat d’au moins 8,5 METs*. (Un an plus tôt, mon résultat était de 8 METs.) À bout de souffle et encouragé par Julie, j’ai réussi à obtenir 8,7. Elle a pris soin de me préciser que pour me procurer un laissez-passer pour faire l’ascension du mont Washington, je devais obtenir un résultat d’au moins 10 METs à ma prochaine évaluation dans six mois.
Comme le cardiologue m’a encouragé à m’inscrire au défi, j’ai rencontré Justine, responsable des activités à la Fondation EPIC, après mon examen médical. Elle m’a montré la vidéo du défi de l’an dernier. Ce visionnement a confirmé mon sentiment : je désirais relever le défi! Le mont Washington, c’est une montagne mythique pour moi. Je l’ai admiré à maintes reprises depuis mon enfance : lorsque nous faisions la route vers la côte du Maine. Chaque fois, je me disais qu’un jour, j’irais voir ce qu’il y avait en haut. Je n’y suis jamais allé en train ou en voiture, mais je n’avais jamais imaginé que je pourrais en faire l’ascension à pied!
Le lendemain, Marie-Josée, kinésiologue et responsable de l’activité du mont Washington, a révisé mon dossier et a accepté mon inscription. (Je ne lui dirai jamais assez merci!)
La famille
La première réaction de Myriam, ma fille, a été de me dire qu’elle voulait m’accompagner dans ce défi. Nous avons formé l’équipe MRG et finalisé nos inscriptions ensemble.
Mon épouse, Manon, nous a encouragés dans notre projet. Hélène, ma sœur, ainsi que son mari, Pierre, m’ont soutenu dans mon aventure dès les premiers instants. Également membre du centre EPIC, ils se sont joints à nous pour faire des entraînements de groupe.
Préparation
Notre préparation s’est faite en deux parties. La première, au gymnase du centre EPIC, encadrés par des kinésiologues dynamiques. Depuis janvier, Myriam, Hélène, Pierre et moi, nous entraînons ensemble plusieurs fois par semaine. Nous renforcissons nos muscles et améliorons notre cardio en faisant de la musculation, du spinning, de vélo stationnaire, de l’aquajogging, de l’aquavélo, de l’aquaforme, de la course et de la marche sur piste et un travail sur la posture, le tonus et la flexibilité.
Inutile de dire que mon degré d’activité a radicalement changé! De deux heures par semaine, je suis passé à plusieurs heures d’entraînement, sans pour autant mettre de côté mes autres activités professionnelles et personnelles. En fait, j’ai remplacé du temps d’écoute de télé en fin de journée de travail par des activités physiques au centre EPIC.
La deuxième partie de notre préparation s’est faite en plein air. Nous avons pris part à des randonnées organisées en montagne. J’ai fait mon baptême sur les sentiers glacés du mont Saint-Hilaire, en plein mois de février. Toute une première expérience!
Par la suite, nous avons fait des randonnées hivernales au parc du mont Orford et au mont Sutton. S’en sont suivi, en juin et en juillet, deux ascensions de plus de 600 m de dénivelé au Mont-Tremblant. Là, j’ai pu apprécier l’effet de groupe. À bout de souffle, à quelques pas du sommet, je recevais les encouragements de tout un chacun. L’effet de groupe me stimulait à continuer. Je ne sais pas si je réussirais à atteindre ces sommets sans faire partie d’une telle équipe…
Depuis quelques semaines, Myriam, mon cousin José, sa conjointe Martine et moi, allons une ou deux fois par semaine faire des randonnées au parc du Mont-Saint-Bruno. Ce parc national est devenu notre terrain de jeux. Après nous être promenés sur tous les parcours proposés, nous nous amusons à créer les nôtres.
Encadré pour atteindre son but
Nous bénéficions d’un encadrement de rêve. Les guides de Détour-Nature savent s’adapter au niveau des débutants dont je fais partie. Leurs conseils et leur patience font en sorte que ces randonnées sont des expériences à renouveler. On se sent en sécurité parce qu’ils prennent le temps de s’adresser à chacun de nous pour évaluer nos capacités.
Nous avons aussi des accompagnateurs d’expérience qui enrichissent les explications des guides et des kinésiologues du centre EPIC. Nous sommes même accompagnés par une cardiologue. Il ne manque que des porteurs…
Pour le défi, nous avons participé à des réunions préparatoires afin de nous renseigner sur l’équipement, les vêtements et la nourriture à apporter en randonnée.
Mon plus gros obstacle dans ma préparation a été de trouver un sac à dos et des vêtements techniques à ma taille. (Je dois remercier les conseillers de La Cordée qui ont su m’orienter vers d’autres sources d’approvisionnement.)
Prêt pour le départ?
Six mois après le début de ma préparation au défi, j’ai passé à nouveau les tests physiques et médicaux pour obtenir mon autorisation médicale à faire l’ascension du mont Washington. Je devais atteindre au moins 10 METs pour l’obtenir. J’ai réussi à atteindre 11,2! Une amélioration d’environ 28 %. Le médecin a conclu que ma condition physique était maintenant celle d’un homme moyen de 39 ans (plutôt que de 75 ans!).
À une semaine de l’ascension tant attendue, je me sens physiquement et mentalement prêt à mettre en pratique les enseignements et les conseils reçus pendant les six derniers mois.
Je pars la tête pleine de pensées positives et de mots d’encouragement prodigués par des amis. Je vais penser à eux dans les moments difficiles. J’ai aussi une compilation de chansons à fredonner dans ma tête lorsque je serai concentré et dans ma bulle. Un pas à la fois, nous arriverons tous au sommet.
Défi du mont Washington 2015
Pour découvrir les participants au défi mont Washington 2016 ou pour les encourager, cliquez ici.