Solitude sur la PCT

Par Walter Beauchamp, alias Senseï

Après deux jours de pluie et de neige au travers des cols de Silver et de Solden, j’étais enfin rendu à Mammoth Lakes. Prisonniers d’une tempête de neige avec plusieurs thru-hikers près du col de Forester, Gazelle et moi planifiions de randonner ensemble une fois de plus. C’est ainsi que de Lones Pines, elle m’a rejoint sur le pouce et le surlendemain, nous étions dans un bus en direction d’Echo Lake. De là, ce fut 150 miles à l’arraché. Ç’a été incroyablement difficile, mais on a réussi à passer au travers. On est aussi resté quelque temps à Yosemite Valley et c’est ainsi que de son côté, elle est répartie pour le second chapitre de sa formation de carrière et que je termine de mon côté la section des Sierras dans les jours suivants. Sérieusement, j’en ai bavé durant ces 400 miles…

Pour commencer, je vous propose cette vidéo produite par Gazelle :

13,3 miles de Reds Meadows

13,3 miles et je termine la section des Sierras : de Kennedy Meadows à Echo Lake (South Lake Tahoe), j’ai parcouru près de 400 miles. Je n’en reviens pas. J’en ai bavé. Ç’a été incroyablement dur, mais d’une rare beauté. Irréaliste, parfois. Je suis extrêmement content d’avoir terminé, mais aussi d’avoir traversé cette section dans des conditions hivernales difficiles, me mettant ainsi à rude épreuve pratiquement tous les jours.

Pas de chance cette fois-ci. On est samedi et la route pour Mammoth Lakes est fermée. J’avais lu sur l’application Guthook que la route serait ouverte à partir du 8 juin. Cela voulait aussi dire que je pouvais essayer d’avoir un lift pour aller en ville. FAUX! J’ai marché 13 miles sans pause dont 6 miles sur la route. L’enfer! Finalement rendu en ville, je constate qu’il n’y a pas de service d’autobus le week-end. Je décide de prendre ça tranquille et je passe donc deux nuits à une auberge de jeunesse, The Modern Hostel. Bon, il y a pire que ça dans la vie, non? Je vais prendre l’autobus lundi matin, c’est tout. Pendant ce temps-là, je vais faire la 2e chose que je sais bien faire : m’empiffrer!

On dit de ne jamais faire des adieux, mais qu’un simple au revoir suffit. Je remarque un commentaire de Blue Taco sur la page Facebook de la PCT : elle cherche un trail angel à Mammoth Lake. Je la contacte immédiatement et j’apprends qu’elle est à la brasserie d’à côté. Génial! Et à ma plus grande surprise, elle randonne avec Firefly, une thru-hikeuse rencontrée sur l’AT l’année dernière. J’avais plus ou moins espoir de la revoir, alors c’est tout une surprise ! Lorax et Zéro font également partie du groupe avec lequel Blue Taco fait route depuis Kennedy Meadows. On se raconte nos périples, on boit de la bière et on mange des frites. Toujours plaisantes ces rencontres. C’est comme une petite famille pour moi.

South Lake Tahoe

J’ai bien hâte d’être de retour sur le sentier, mais j’ai plusieurs choses à faire — peut-être que je ferai ça demain. Chaque journée à ne « rien faire » draine mon argent et ça me stresse sérieusement. Entre août (tout de suite après l’AT) et mars, j’ai amassé tout juste assez d’argent pour compléter un autre thru-hike, alors je préfère nettement plus avancer. Tout de même, manger une boîte de brioches à la cannelle, boire un 2 L de lait au chocolat, avaler une pizza sans regret et regarder des films n’est pas mal, non? Par contre, je sais pertinemment que si je relaxe un peu trop, mon corps va se mettre en mode végétatif en moins de deux. Demain, je serai sur le sentier. Il est tard et je dois aller chez Pixel (trail angel avec qui j’ai communiqué hier par Facebook) à 1,5 mile d’ici (downtown South Lake Tahoe) où je vais pouvoir installer ma tente.

Voilà le moment tant attendu : je me retrouve dans un bureau de FedEx (le bureau de ma mère s’occupe des frais — merci Specnor!) et je dis un dernier au revoir à mon foutu contenant antiours, mon ciboulot de piolet ainsi qu’à mes noms de dieu de microcrampons. Wow! Ça fait du bien. Avec quelques autres petits trucs, c’est 6,8 lb de moins. 6,8 lb ! Quel soulagement ! Je vais littéralement flotter sur le sentier, c’est sûr !

Le matin, après 10 minutes de marche, je vois quelqu’un qui prend en photo le sublime lac de Aloha avec un trépied. Eh bien, quelle surprise ! C’est Freebird, un hiker avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à discuter de photographie à Bishop, à l’Hostel California. C’est un photographe semi-professionnel de l’Autriche.

C’est à mes 16 ans que j’ai tenu mon premier appareil photo, un Kodak Z650. Et en 2010, mon premier reflex, un Nikon D5000. Tout récemment, je suis passé au plein format avec une Nikon D810, un vrai outil de travail accompagné d’une 24 mm et d’une 50 mm fixe. Mon évolution s’est passée très tranquillement, mais toujours progressivement. Onze ans maintenant que la photographie fait partie de ma vie. Tout ce que je connais, je l’ai appris à coups d’essais, d’erreurs, de lecture et de pratique. Je ne crois pas me rappeler que quelqu’un m’ait vraiment enseigné quoi que ce soit ou ait fait une vraie critique de mes photos. Peu de personnes, me semble-t-il, connaissent l’envers d’une photographie ou savent mettre les bons mots devant une bonne ou une mauvaise photo. Un like et on passe à la suivante. Peut-être aussi que je suis simplement mal entouré à ce propos.

Lorsque Freebird examine une de mes photos et constate le ratio du rognage (16:9) ou me dit précisément ce qui ne va pas avec la photo (mauvaise composition par exemple), le fait qu’il lui semble que je rogne mes photos trop serrées, ou qu’il me partage son feeling de la photo, je me dis : ce gars sait de quoi il parle, c’est clair. Je m’abreuve de tous les conseils qu’il me donne et on passe ainsi une soirée à discuter photo. À la fin, il me confie qu’il est plutôt impressionné de me voir trimballer un plein format et deux lentilles. Il me félicite aussi de mon œil pour la photo de paysage. Wow! Un des plus beaux commentaires qu’on m’ait faits. Je sais pertinemment qu’il ne faut pas s’arrêter là, j’ai encore beaucoup de croûtes à manger. Ma créativité ne vient pas d’un talent, mais découle d’un travail acharné.

Mile 1216

Durant toute la sainte nuit, j’entendais un son plus que familier : il semblerait que mon camp soit infesté par des mulots ou autres créatures du même genre. Ça gratouille de partout. J’allume ma frontale pour constater que tout semble correct et qu’il n’y a pas de petits yeux qui brillent dans le noir. Par contre, ce petit jeu se poursuit ainsi toute la nuit ! Finalement, il est 5 h 13 et je jette un coup d’œil autour de moi aux premiers rayons de soleil. Le sapristi, il a percé la moustiquaire de ma tente afin d’aller se goinfrer la panse avec un de mes bagels ! Ça m’apprendra…

Voyager seul ne me dérange pas. Ça fait 3 ou 4 jours que c’est ainsi. Je croise des gens, principalement en sens inverse ou des hikers beaucoup plus lents. En 2013, j’avais vraiment goûté à la solitude et j’avais atteint le fond du baril : 20 jours à rouler en solo sur l’Alaska Highway (les Northern Rockies étaient très rock and roll) et mon ex me manquait terriblement. Trois ou quatre jours, ce n’est rien en comparaison, mais quand même, je souhaite de plus en plus rencontrer un compagnon d’armes…

Il se passe quelque chose dans ma tête. Je sens un certain changement. Un changement de cap. Comme quand j’ai décidé de faire la PCT durant mon thru-hike de l’AT. Le fond de mon esprit est comme un paquebot: lent, mais déterminé à avancer. Contre vents et marées. Contre tempêtes et tsunamis. Longtemps avant, j’avais ce rêve d’une odyssée à vélo. Et je sens que le paquebot a enfin une direction précise où aller. J’ai eu ce sentiment d’être légèrement déconnecté de la trail aujourd’hui. Pas que je n’aime plus ça. Mais j’ai maintenant envie de passer à autre chose. De transformer ce rêve en réalité. Mon esprit ne cesse de réfléchir à toutes les étapes à entreprendre : un vélo à monter, du nouveau matériel à se procurer, des routes à entreprendre et des défis énormes à relever. Surtout, et c’est le plus important, je me donne 33 mois après la PCT. 33 mois pour être prêt à partir 1 an et demi, traverser 3 continents, une dizaine de pays, amasser 15 000 $ de budget et partir pour 20 000 km de vélo de Vancouver à Ushuaïa en évitant autant que possible la route panaméricaine. 33 mois pour me consacrer corps, âme et esprit, à la concrétisation de ce projet.

Buck Lake Lodge

Honnêtement, je n’ai pas vraiment de chance pour faire du pouce. Alors, je n’essaye même pas. Après un rapide 22 miles en 7 h, je marche les 2,5 miles jusqu’à Buck Lake. C’est assez fréquent sur la trail de parcourir des longues distances ou de faire du pouce pour aller en ville ou au village. Parfois, pour un réapprovisionnement, il faut faire du pouce sur une distance de plus de 20 miles! C’est long et c’est plate, mais faisable à pied pour le General Store à Buck Lake. C’est une des raisons qui me poussent à aller là plutôt qu’à Quincy situé à 13 miles de la jonction PCT-Buck Lake Road. Les 3 voitures qui sont passées lors de ma marche n’ont même pas ralenti. J’ai une sale tronche, je sens la mouffette pas lavée et mes pieds semblent être radioactifs. Selon Guthook, je pourrais camper à Buck Lake Lodge gratuitement et peut-être même me laver et faire une brassée de linge. De plus, le propriétaire offre une bière gratis. C’est juste trop beau pour être vrai. Finalement arrivé au magasin sous un soleil cuisant, je fais un mini réappro pour trois jours avant de me rendre au campement (moins d’un mile plus loin sur la route).

Autour du 14 juin environ, Gazelle et moi échangeons des textos et on a convenu de se croiser à Berney Guest Ranch les 26-27 juin et par le fait même, on va faire un double zéro ensemble (Gazelle est de retour sur la trail après sa deuxième formation de carrière et elle a décidé de faire son thru hike en South Bound pour l’instant). Cela voudra dire aussi que je vais marcher 22 miles et plus pendant 6 jours consécutifs (ça fait maintenant 7 jours que je pousse la machine… après chaque pause, mes genoux me rappellent qu’il faut que je me repose très bientôt…)

Bref, plus de 145 miles à marcher pour me rendre au ranch. J’ai vraiment hâte de revoir Gazelle. Sans elle, c’est plate un peu. Et dans 60 miles, j’aurai atteint la moitié de la PCT. Yes!

J’ai texté Avocado il y a quelques jours pour savoir où il est rendu, comment il va, etc. Il me répond en m’expliquant qu’il s’est séparé de Tags à South Lake Tahoe et qu’il aime énormément marcher seul. Tant mieux pour lui. Lorsqu’on a marché ensemble, il me confiait qu’il désirait ardemment expérimenter la trail seul. De mon côté, c’est complètement différent : depuis Truckee où Freebird a pris la direction de la ville, je marche seul. C’est long, très long. Je m’accroche à l’idée de revoir Gazelle. Plus que quelques jours. Je pousse un peu plus la machine en espérant pouvoir passer un peu plus de temps avec elle.

Malheureusement, pas de douche, pas de machine à laver au lodge… Lou, le propriétaire, m’offre tout de même une bonne p’tite bière et un endroit non loin du lodge tout près de Buck Lake. Ce matin, je constate que ma batterie portable ne s’est pas rechargée de toute la nuit. Sept jours sans jus pour charger mon cellulaire, je suis mal barré. Je suis dépendant de la technologie, je l’avoue. Pour me guider, pour écouter de la musique, pour écrire mon journal, etc.  Rapidement, je change légèrement mon fusil d’épaule et donc ce soir, je vais aller visiter Caribou Crossroads Store où en théorie, je pourrai également camper gratuitement, me doucher, laver mon linge et recharger mes trucs électroniques. Voilà le plan de la journée du 20 juin. Mais avant tout, trois miles de road walking pour retourner au sentier et je ne crois pas qu’il aura beaucoup de trafic à 6 h du matin un vendredi… J’aurais peut-être dû me rendre au Caribou Crossroads plutôt qu’à Buck Lakes…

Caribou Crossroads Store

Il est 17 h. Je me suis dit lors de la très longue et à pique descente de Belden, qu’une fois rendu là (+2 miles de road walking – pénible!), je me contenterais seulement de l’essentiel. En moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire, j’ai devant moi un burger, des frites et un milk-shake. Impossible d’y résister, je le savais. Mais bon… c’était inévitable : 19 miles au compteur et je ne crois pas avoir pris le temps de dîner.

Le gars du magasin a compris l’affaire avec les thru-hikers, un simple emplacement pour camper gratuitement nous suffit. Et ne t’inquiète pas que l’argent va rentrer malgré tout. Douche 5 $ + serviette 1 $ (Ah! Mais c’était divin, ma dernière douche chaude datait de Mammoth Lakes et celle de Sierra City fut dans la douche gratuite du village et c’était à peine juste pour me rincer l’essentiel tant l’eau frôlait le point de congélation !), lavage 5 $ + savon 1 $ (come on guys!), un bon burger et un excellent milk-shake, je suis aux anges! Le seul hic avec le campement, c’est que c’est à deux pas de la grande route… tant pis!

Mile 1334,8

Voilà, la moitié est faite! Pas de tradition comme manger la moitié d’un gallon de crème glacée comme sur l’AT — je serais partant quand même. Je vais fêter ça après demain à Old Station ou je ferai un léger réapprovisionnement pour me rendre au ranch pour le 26 juin. Ç’a été une longue route de Campo à ici. Beaucoup d’ups and downs, faut l’avouer. Et plus de 1350 miles à parcourir ! Ce soir, je campe juste côté d’un petit étang et c’est le paradis des maringouins. Qui ne les déteste pas? Je n’ose même pas sortir tellement que ça fait peur. Même pas pour rincer mes pieds. Un nuage noir bourdonnant de ces calamités m’attend justement, non merci. Heureusement, le 0,1 mm d’épaisseur de la moustiquaire de ma tente suffit amplement pour me protéger.

Depuis South Lake Tahoe, j’ai seulement rencontré Freebird qui s’en allait vers le nord et c’est tout. Une méchante gang de thru-hikers ont flip floppé : au moins une bonne vingtaine, sinon plus, et il semble qu’ils ont tous voulu éviter la neige dans les Sierras…

Pour l’instant, je m’acclimate à la solitude, mais 10 jours …. Oui, je croise des SOBO : « How are you doing? Good. Good. Happy trail. You too man. See you. » Voilà comment se passent les conversations…

Ensuite, je poursuis ma marche et je campe aussi loin que je le peux durant la journée. Ma moyenne tourne désormais autour de 23 à 25 miles par jour.

C’est drôle… Depuis South Lake Tahoe, on dirait que le sentier ressemble de plus en plus à l’Appalachian Trail. Le matin, parfois, la forêt est si dense que les premiers rayons de soleil pénètrent à peine le feuillage. Les vistas comme dans les High Sierras sont derrière moi, je crois. Comme sur l’AT, les vues ne sont qu’un océan verdoyant qui se perd à l’infini.

Mon projet de vélo occupe alors la plupart de mes pensées. Comment transporter mon matériel photographique, mécanique, de camping et la nourriture dans 50 L, et ce, au travers de toutes les conditions climatiques possibles et imaginables ? Depuis plusieurs jours, à chaque pause, je vérifie s’il n’y pas de signal et si c’est le cas, je me plonge dans la recherche et le développement pour mon projet. C’est bien beau d’entendre les oiseaux chanter, mais j’ai absolument besoin de me changer les idées, d’occuper mon esprit ou sinon, je vais devenir fou.

Les montagnes des Sierras sont depuis longtemps derrière moi. Le sentier est désormais de plus en plus facile, ou alors est-ce que les 400 précédents miles m’ont juste rendu plus fort ?

Old Station

Eh bien… eh bien… c’est le party coup donc ! Je rattrape finalement Tomb Raider et 2 autres hikers au JJ Cafe à deux pas de la station-service. Moi qui ne cesse de me demander où sont passés les NOBOS (North Bound), il y en a trois devant moi, assis autour d’une table à l’extérieur du resto. Tout le monde a commandé et on jase de tout et de rien. J’ai marché deux jours avec Tomb Raider dans les Sierras: elle avait mal calculé son coup et avait dû marcher deux jours à travers les montagnes, avec moins de 600 calories comme ration — ouf! Je lui avais donné une barre Cliff à ce moment et la moitié d’une autre, avant qu’on se rende finalement à Reds Meadow. L’autre gars, T-Bone, j’ai rapidement jasé avec lui a Bishop, au California Hostel, cela fait une éternité on dirait. Et le dernier, Coconut, je ne l’ai jamais rencontré.

 

Bref, de mon côté, j’ai parcouru 17,5 miles en 6 heures. De mon campement, dans une forêt qui a brûlé il y a quelques décennies jusqu’au village de Old Station, ce fut principalement en pente descendante. Du gâteau. J’hésite encore à pousser davantage. Une fois le ventre plein et après avoir pris du repos, je verrai. Pas de stress, Burney Guest Ranch est à seulement 32 miles d’ici. Eux, de leur côté, vont marcher 15 miles de plus. J’espère sincèrement que je les reverrai en cours de route. Ces quelques discussions avec des NOBOS m’ont fait énormément de bien.

Burney Guest Ranch

De Old Station jusqu’à Burney, la trail passe une section hyperaride surnommée « The Rim ». Environ 30 miles ou les arbres se font rares, le sentier rocailleux est traître, la température frôle déjà les 40 degrés vers 9 h 30. Je crève de chaleur. J’arrive au ruisseau, je cale 1 L d’eau et j’en emmène un autre pour les 4 miles jusqu’au ranch. Après avoir ingurgité une Cliff bar, je reprends la route. J’ai franchement hâte d’être là. J’espère que Gazelle sera là ou mieux encore, que j’arrive avant elle. Ça serait une méchante surprise parce que je serais arrivé 2 jours et demi d’avance, juste question de passer plus de temps avec elle.

C’est Duke qui m’accueille au Ranch, un énorme chien de 6 mois qui ressemble à un petit ours polaire. Quelques instants plus tard, Linda, la propriétaire, vient m’expliquer comment ça fonctionne par ici : c’est simple, ça fonctionne par honnêteté, on prend ce qu’on veut dans le petit magasin ou comme « service » et on l’inscrit sur une feuille. Voilà ! Intéressant. La propriété de 140 hectares est tout simplement magnifique et il n’y a aucun voisin à plus de 5 miles à la ronde. C’est le projet de retraite de Linda et de Mike (son mari) et ils en ont fait un complexe où les gens peuvent se marier et où les passants, les hikers peuvent venir se reposer. Heaven on Earth comme dirait Gazelle.

Dans l’heure qui suit, Gazelle fait son apparition. Le bonheur ! Je suis tellement content de la revoir. J’ai pensé à ce moment depuis un bon petit bout, c’est vrai. Les jours suivants, on reste au ranch, on mange, on va à la piscine. Les soupers et les déjeuners que Linda prépare aux invités sont tout simplement délicieux. C’est pareil comme à la maison : œufs, bacon, omelettes, gaufres et des burritos pour souper.

On est le 26 juin. Avec 1407,3 miles au compteur c’est mon trail anniversary. En effet, ça fait trois mois que je suis sur la PCT. Ça avance mon affaire !

Demain, je reprendrai la route: l’Oregon n’est plus très loin, seulement 285 miles à parcourir !

Happy Trail!

Sensei

The following two tabs change content below.

Walter Beauchamp

Je suis né en 2011, à 21 ans, lors de mon premier voyage à vélo dans les Maritimes de Montréal à Halifax, en revenant par les États-Unis. Depuis, j’ai mené deux autres expéditions cyclotouristes, en 2013 de Anchorage à Edmonton puis de Thunder Bay à Montréal et, en 2015, d’Inuvik à Whitehorse. Malgré toutes ces aventures, il me manquait quelque chose, un plus grand défi. Éventuellement, j’ai lu quelque part la phrase « la mythique Appalachian Trail ». Il ne m’en fallait pas plus. En 2017, je me lance sur ce périple de 3524 km qui m’a obligé à me dépasser, à faire une introspection sans précédent, mais surtout, à voyager de la façon la plus simple et la plus humaine qu’il soit. Depuis sept ans, je me consacre au voyage et à la photographie. Qui sait où cela me mènera! Vancouver à Ushuaïa à vélo en 2020, c’est déjà en cours de préparation! La Continental Divide Trail, oui! La Great Himalayan Trail, pourquoi pas? La Te Araroa, oh là là! Trust in life, que je me dis, and everything will be fine.

Derniers articles de Walter Beauchamp (Tous les articles)

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *