Walter Beauchamp

Je suis né en 2011, à 21 ans, lors de mon premier voyage à vélo dans les Maritimes de Montréal à Halifax, en revenant par les États-Unis. Depuis, j’ai mené deux autres expéditions cyclotouristes, en 2013 de Anchorage à Edmonton puis de Thunder Bay à Montréal et, en 2015, d’Inuvik à Whitehorse. Malgré toutes ces aventures, il me manquait quelque chose, un plus grand défi. Éventuellement, j’ai lu quelque part la phrase « la mythique Appalachian Trail ». Il ne m’en fallait pas plus. En 2017, je me lance sur ce périple de 3524 km qui m’a obligé à me dépasser, à faire une introspection sans précédent, mais surtout, à voyager de la façon la plus simple et la plus humaine qu’il soit. Depuis sept ans, je me consacre au voyage et à la photographie. Qui sait où cela me mènera! Vancouver à Ushuaïa à vélo en 2020, c’est déjà en cours de préparation! La Continental Divide Trail, oui! La Great Himalayan Trail, pourquoi pas? La Te Araroa, oh là là! Trust in life, que je me dis, and everything will be fine.

28 septembre, 2018

Par Walter Beauchamp, alias Sensei

Cascade Locks, 5 août 2018 (suite)

Je reste en ville avec Coyote, Snake Eyes et T-Bone pour une nuit au camping municipal. On soupe au restaurant Ale House, tout en dégustant une bonne bière offerte gratuitement par la maison aux thru-hikers. C’est toujours bon signe quand un village est hiker friendly. Le lendemain, on prend le bus de 10 h 20 pour Portland, où on loge dans un luxueux hôtel (c’était la seule option disponible cette fin de semaine) pour deux nuits afin de compléter toutes nos corvées habituelles. Étonnement, Portland n’est pas la capitale de l’Oregon (c’est Salem), mais c’est assurément la plus grande ville de l’État. En fait, Portland ressemble drôlement à Montréal.

10 août, 2018

Par Walter Beauchamp, alias Senseï

Il n’y a pas d’adieux, seulement des « à bientôt », comme j’aime le dire. On se quitte à la jonction. Gazelle part vers le sud et moi, vers le nord. Je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule pour la voir disparaître derrière la courbe du sentier. Ces trois jours avec elle sont passés en un clin d’œil.

6 juillet, 2018

Par Walter Beauchamp, alias Senseï

Après deux jours de pluie et de neige au travers des cols de Silver et de Solden, j’étais enfin rendu à Mammoth Lakes. Prisonniers d’une tempête de neige avec plusieurs thru-hikers près du col de Forester, Gazelle et moi planifiions de randonner ensemble une fois de plus. C’est ainsi que de Lones Pines, elle m’a rejoint sur le pouce et le surlendemain, nous étions dans un bus en direction d’Echo Lake. De là, ce fut 150 miles à l’arraché. Ç’a été incroyablement difficile, mais on a réussi à passer au travers. On est aussi resté quelque temps à Yosemite Valley et c’est ainsi que de son côté, elle est répartie pour le second chapitre de sa formation de carrière et que je termine de mon côté la section des Sierras dans les jours suivants. Sérieusement, j’en ai bavé durant ces 400 miles…

8 juin, 2018

Par Walter Beauchamp, alias Senseï

Ça fait quatre jours que j’ai échappé mon cellulaire dans une rivière non loin du mont Whitney… Quel con! Je me suis accroupi sur un arbre afin d’être plus stable pour franchir un obstacle et mon cellulaire est tombé de la poche frontale de mon sac photo, directement dans le courant. Je n’ai rien perdu de vraiment important — tout est sauvegardé dans les nuages ou quelque part dans un ordinateur —, sauf les trois derniers jours de mon journal. Dommage!

18 mai, 2018

Par Walter Beauchamp, alias Sensei

Ce matin, mon urine est jaune foncé… Ce n’est pas bon. Gazelle et moi avons marché environ 15 miles avec nos réservoirs d’eau remplis à ras bord. Ce n’était manifestement pas assez. Nous sommes à l’heure actuelle à 2 miles d’une source et il me reste moins de 300 ml d’eau. Encore là, ce n’est pas bon, surtout qu’il fait très chaud ce matin. Gazelle ne se sent pas très bien. Des nausées la torturent et l’empêchent presque de marcher. Est-ce la faute à l’eau? Au fromage que nous avons mangé? Ce qui est certain, c’est que ça a été l’enfer pour elle de se rendre à Paradise Cafe. Une marche forcée interminable, un cauchemar.

13 avril, 2018

Autour de 2010, j’ai eu la piqûre du cyclotourisme. Je me disais à cette époque que j’aimerais parcourir le Canada à vélo, mais je pensais manquer d’expérience; une expérience nécessaire afin de garantir le succès d’un tel voyage. Comme le dit ma sage mère : « Life is an experience ». Depuis, chaque voyage que je fais est aussi un voyage intérieur et je n’ai cessé d’élever la hauteur de mes objectifs, d’y ajouter des buts si lointains qu’il me fallait quelques années pour les atteindre.

Dans deux ans, je serai sur la route d’Ushuaïa, une odyssée d’environ 20 000 kilomètres qui s’étalera sur un an et demi. Ce voyage sera l’accumulation de près de 10 ans d’aventures cyclotouristes et de thru-hiking. J’ai déjà hâte!

Alors, pourquoi marcher la Pacific Crest Trail? Ou plutôt, pourquoi pas? C’est une idée qui a émergé l’année dernière, bien loin du Northern Terminus de l’Appalachian Trail, à environ 1600 kilomètres du mont Katahdin, en Pennsylvanie plus exactement.

Par Walter Beauchamp alias Sensei