Ski de printemps… en Islande

Par Evans Parent

Le potentiel de ski de l’Islande n’est pas aussi connu que ses volcans, ses glaciers et ses grands espaces. Pourtant, cette petite île, située tout juste sous le cercle polaire, est une destination de ski de printemps hors-piste des plus intéressantes. Comme j’ai eu la chance de découvrir cet endroit l’hiver dernier, je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de partager quelques informations pratiques avec ceux qui auraient envie d’aller y faire quelques virages!

Le ski en station n’est pas très populaire en Islande. En effet, il n’y a que quelques petites stations qui, à mes yeux, ne semblent pas très intéressantes à visiter… Je ne pourrais donc pas vraiment vous conseiller d’aller skier là-bas si vous ne faites pas de ski hors-piste.

La situation nordique de cet état insulaire fait en sorte qu’au beau milieu de l’hiver, les journées y sont très courtes. En fait, le cercle polaire est le premier endroit géographique où il y a 24 heures de lumière, lors de la journée la plus longue de l’année, et 24 heures de noirceur, lors de la journée la plus courte.

Trois destinations printanières

Il y a trois régions principales pour skier en Islande : les Westfjords, les Eastfjords et la péninsule du Tröllaskagi. Pendant mon voyage, comme je n’avais que deux semaines pour visiter l’Islande, j’ai opté pour la péninsule du Tröllaskagi, où le potentiel de ski me semblait le plus prometteur.

Selon moi, la période de l’année idéale pour y aller est entre avril et mai, en incluant parfois le mois de juin si l’enneigement est encore favorable au ski.

Outre la luminosité, il y a aussi d’autres facteurs qui favorisent la visite de ce beau petit pays au printemps plutôt qu’en plein hiver. Premièrement, au printemps, la météo change et les probabilités de skier par beau temps sont plus grandes qu’en hiver. D’autant plus qu’en hiver, le temps peut être très mauvais…

Deuxièmement, comme le manteau neigeux se stabilise au printemps lorsqu’il devient isothermique, il est alors possible de skier pratiquement partout en Islande avec un risque d’avalanche amoindri. Comme la surface skiable de ce pays est principalement constituée de terrain alpin, elle se transforme en manteau neigeux stabilisé (snowpack) au printemps. Les sections dangereuses se font donc plus rares; ce qui vous laisse le champ libre pour profiter pleinement des différentes options de descente.

Troisièmement, puisque l’Islande n’est pas une destination qui reçoit beaucoup de neige, les températures douces du printemps permettent de profiter de superbes conditions de ski. En effet, lorsque la neige fond et qu’il est possible de skier sur une belle couche de sel dégelé juste à point, le ski est aussi agréable que lors d’une belle journée de poudreuse en plein mois de février!

Infos utiles

Avant de partir pour l’Islande, les seules informations que j’avais recueillies sur le potentiel de ski de l’Islande étaient des vidéos YouTube et des récits de voyage trouvés dans Internet. Malheureusement pour moi (et heureusement pour vous), j’ai finalement trouvé, après mon voyage, quelques sites qui proposent des options et des idées de randonnées intéressantes :

Sur place, il était plutôt facile de trouver des options pour skier. Comme les montagnes sont tout près de la route et qu’il n’y a aucun arbre pour cacher la vue, nous avons utilisé la très réputée technique du « regarde-et-décide-bien-assis-dans-l’auto ». Bien évidemment, il est plus facile de se faire une idée des options potentielles de ski si on regarde un peu les cartes topo avant de commencer à conduire. Pour ce faire, il est possible de consulter gratuitement des cartes topographiques mises en ligne par le National Land Survey of Iceland.

Et puis, pour être bien informé des conditions de stabilité du manteau neigeux, il est possible de consulter les bulletins de risque d’avalanche sur le site du Icelandic Met Office.

Quant aux prévisions météo, c’est aussi le Icelandic Met Office qui s’en occupe. Il est également possible de faire des recherches pour trouver des prévisions régionales (ainsi que des prévisions pour à peu près n’importe où dans le monde) sur le site norvégien Yr.no.

Il est aussi possible de consulter une carte interactive des prévisions de neige pour l’Islande sur le site Snow-Forecast.

Bien sûr, il ne faut pas passer à côté des aurores boréales… Pour en savoir plus sur l’activité de ces phénomènes lumineux, cliquez ici. (Encore une fois, je n’ai été informé de ça qu’au lendemain d’un super épisode d’activité, que j’ai manqué parce que j’étais couché…)

En ce qui concerne l’hébergement, eh bien, ça semble un peu bête à dire, mais ce n’est pas toujours facile de se loger. Pendant notre voyage, nous avons skié dans le coin de Dalvik et de Ólafsfjörður. Il semble que les Européens du continent soient déjà bien au fait que l’Islande est une chouette destination de ski hors-piste puisqu’ils occupaient déjà une bonne partie de l’hébergement disponible là-bas.

Il faut que je précise que l’hébergement disponible dans la péninsule du Tröllaskagi n’est pas très important, mais qu’il n’y a pas encore de congestion sur la montagne. Nous n’avions rien de réservé et nous avons été en mesure de nous organiser sans trop de problèmes. Mais attention, si cette destination devient légèrement plus populaire qu’elle l’était quand nous sommes allés, l’hébergement pourrait devenir un véritable problème dans cette région.

Le nord de la Norvège (Lofoten et les Alpes de Lyngen) est bien connu pour le ski de printemps. Pour y avoir déjà fait un voyage, je suis en mesure de comparer les deux destinations et j’ai trouvé que l’Islande offrait des options plus simples et plus près de la route que ce qu’offre la Norvège.

Bref, si l’Islande vous attire, vous pouvez vous tourner vers des agences de voyages qui offrent des sorties guidées. C’est aussi possible d’engager des guides de montagne locaux. Mais, j’espère bien vous avoir donné le goût d’organiser votre propre voyage puisque ça vous permettra certainement de profiter un peu plus des imprévus qui rendent les voyages mémorables!

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Originaire de La Tuque, Evans chausse des skis pour la première fois à l’âge de deux ans. Puis, en 2005, fraîchement gradué, il décide d’aller goûter, avec deux de ses amis, à la fameuse poudreuse de la Colombie-Britannique à bord de sa vieille Subaru. Il tombe sous le charme de ce mode de vie et part à la chasse à la poudreuse dans toute l’Amérique du Nord, avant de faire du monde, son terrain de jeu blanc.

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