Cette semaine, dans notre autre billet, on vous propose nos quatre filtres à eau préférés pour s’hydrater en toute sécurité en randonnée. Mais l’hydratation en randonnée passe par beaucoup plus que la simple filtration de l’eau. Pour y arriver sans tracas, il faut prévoir un plan de match, puis transporter, trouver, puiser, filtrer et finalement purifier son eau. On vous détaille donc les différentes étapes nécessaires à l’acquisition de l’eau lorsqu’on se trouve en nature pour une courte ou une longue durée.
Prévoir ses besoins en eau
Quand on part à l’aventure, on aime bien s’offrir une petite dose d’imprévus. Ça ajoute à l’aventure et ça nous sort du quotidien. Mais pas question de laisser le hasard choisir l’heure et l’endroit où nous allons nous boire. Un geste si important, mais si simple, mérite de la préparation et de la planification.
Cette planification est évidemment différente si on part deux heures pour une courte randonnée ou si on part plus d’une journée en pleine nature. S’il fait très chaud, ou si l’effort physique prévu est grand, les besoins en eau seront aussi plus élevés. Attention par contre, ce n’est pas parce qu’il fait froid que les besoins en eau sont réduits, l’hydratation est tout aussi importante!
Si vous savez que vous aurez à vous réapprovisionner en eau et que vous ne croiserez pas d’eau courante pour remplir vos gourdes, la seule solution qui se montre à vous est de puiser de l’eau sur votre chemin. Pas question de s’appuyer sur la chance pour trouver cette source d’eau. C’est le temps de sortir les cartes topographiques et de noter les différents points d’eau où il sera possible de se réapprovisionner.
Petit truc : les lignes pointillées bleues d’une carte topographique montrent les cours d’eau intermittents. Les lignes continues indiquent les cours d’eau permanents. Tout ce qui est plus gros est clairement indiqué en bleu.
Trouver l’eau
Même bien préparé, il faut être en mesure de trouver les signes de la présence d’eau pour mettre la main sur ce précieux élixir. Comme vous êtes préparé, vous pouvez utiliser votre carte topographique pour trouver le ruisseau ou le cours d’eau le plus proche. Si vous êtes en montagne ou en milieu vallonné, cherchez les creux et les pentes, c’est au creux des montagnes qu’on retrouve l’eau qui coule. Cherchez aussi les végétaux verts ; comme l’eau est source de vie, des végétaux en santé sont un bon indice de la présence d’une source d’eau. Ces végétaux seront d’ailleurs souvent au creux des montagnes ou à l’intersection de plusieurs petits cours d’eau.
À moins d’urgence ou de déshydratation dangereuse, choisissez toujours une eau qui coule avant une eau stagnante.
Transporter l’eau
Trouver de l’eau c’est une chose, la transporter et la traiter en est une autre.
Les contenants prennent plusieurs formes. Certains préfèrent les gourdes pour leur durabilité, d’autres adorent les systèmes d’hydratation de Platypus ou de Camelbak pour leur facilité d’utilisation et leur compacité lorsqu’ils sont vides.
Peu importe ce que vous choisissez, il vous faudra transporter deux contenants au minimum : un pour l’eau en cours de traitement et l’autre pour l’eau potable.
Peu importe le type de contenants et la configuration que vous choisissez, n’attendez pas d’arriver au bout de vos ressources pour faire le plein d’eau. Une bouteille d’eau de secours dans le fond du sac ou un troisième récipient pour stocker de l’eau avant de la purifier sont autant d’options à étudier avant de partir en rando!
Puiser l’eau
Comme on l’a souligné plus tôt, en présence d’eau courante, on privilégie toujours cette source à de l’eau stagnante, puisqu’elle contient moins de particules, et potentiellement moins de bactéries, protozoaires et virus.
Pour s’enlever du travail, il est évidemment plus efficace de puiser l’eau la plus propre possible. Dans un bon courant, insérez votre bouteille dans l’eau avec son fond qui pointe en amont. Comme le courant ne pousse pas l’eau directement dans la bouteille, moins de particules rentreront dans celle-ci.
Évaluez si le cours d’eau est pollué en amont. Usines, villages et animaux morts sont autant de sources de pollution à éviter. Évidemment, il n’est pas toujours simple d’évaluer ce risque. Dans le doute, on passe son tour et on attend le prochain point d’eau, si c’est possible.
Filtrer son eau
Votre eau est trouble? Vous pouvez faire un préfiltrage pour enlever les plus grosses particules. Un morceau de microfibre ainsi qu’un petit entonnoir de cuisine font très bien le travail.
À tout coup, même si l’eau est claire, utilisez une pompe pour faire un filtrage complet de votre eau. On vous propose d’ailleurs quatre filtres dans ce billet.
Plus que les débris et le limon, ce sont les agents pathogènes qu’on souhaite voir disparaître de l’eau. Les principaux pathogènes sont les protozoaires, tels que les giardias, qui mesurent toujours plus d’un micron ; les bactéries, comme l’E. coli, qui peuvent être aussi petites que 0,2 micron ; puis les virus, comme les hépatites, qui peuvent quant à eux être aussi petits que 0,002 micron.
Il faudra donc sélectionner un filtre en fonction de la grosseur des agents qu’on souhaite voir disparaître. Malheureusement pour nous, les virus sont trop microscopiques pour s’en débarrasser lors du filtrage, c’est pourquoi la prochaine et dernière étape est la purification.
Purifier l’eau
Plus qu’une étape avant de pouvoir consommer votre eau en toute sécurité : la purification. La méthode la plus simple, et celle utilisée depuis la nuit des temps, est de faire bouillir son eau. À 100 °C, la très grande majorité des contaminants sont tués après une minute. L’aspect négatif de cette technique est l’utilisation parfois inutile de carburant, qu’on garde en quantité limitée, et qu’il faut plus d’énergie pour atteindre le point d’ébullition lorsqu’on se trouve en altitude.
Aux grands maux les grands moyens : les pastilles de purification et autres désinfectants chimiques comme le chlore, le Javel ou l’iode auront tôt fait de détruire bactéries et virus. Il faut cependant laisser ces produits agir de 30 minutes à 2 heures avant de pouvoir consommer l’eau de façon sécuritaire.
La dernière option pour la purification est l’utilisation d’un « stylo » UV qui utilise les rayons UV pour détruire les micro-organismes qui peuvent être présents dans l’eau.
Une fois ces étapes faites, il ne reste qu’à profiter de votre eau et à bien vous hydrater.
L’hydratation, en bref :
Bien s’hydrater consiste à ne pas attendre d’avoir soif avant de boire, mais aussi à surveiller son niveau d’hydratation en vérifiant la transparence de son urine : plus elle est claire, plus vous êtes hydraté! Attention à l’alcool, qui donne la même apparence claire à l’urine, alors même que vous vous déshydratez.
Pour réduire votre consommation d’eau, évitez, lorsque possible, les périodes les plus ensoleillées et les heures les plus chaudes de la journée. Aussi, à l’image de la consommation d’essence d’une voiture, réduire le rythme peut réduire votre sudation et ainsi diminuer vos besoins d’hydratation.
Finalement, pour bien remplir vos besoins en hydratation et vous aider à récupérer de votre effort physique, commencez et finissez vos journées en buvant un grand verre d’eau!
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