Joan Roch : un premier mois d’adaptation

Cela fait déjà un peu plus d’un mois que Joan Roch a entamé son périple de près de 8 000 km entre Key West et la Pointe du bout du monde en Gaspésie. Après quelques semaines, la course de Joan s’avère déjà très mouvementée.

Au contraire d’un ultramarathon, il est plus difficile de prévoir le déroulement des choses. Ainsi Joan doit faire preuve de résilience et d’adaptation face aux différentes situations qu’il rencontre sur son chemin.

« Les kilomètres s’accumulent malgré mes pieds, malgré les Fahrenheit en excès, malgré mon inexpérience. Mais j’apprends. »

Courir sous la chaleur écrasante de la Floride représente plusieurs difficultés. En effet, la météo jumelée à un sac plus lourd qu’à l’habitude lors d’un ultramarathon a forcé Joan à repenser à sa façon d’avancer. Pour économiser son énergie, il a décidé de courir jusqu’à 10 h pour ensuite marcher lorsque le soleil devient plus fort.

« Comme de constater que la marche est peut-être la réponse à ce casse-tête géant que je tente d’assembler. La course coûte trop cher en eau, en calories, en séquelles potentielles. »

Pour la première fois de sa carrière de coureur, des ampoules se sont formé sur les pieds de Joan, principalement à cause de la chaleur et de l’humidité. Cette blessure l’a forcé à prendre une ou deux journées de repos pour bien soigner les ampoules et éviter le risque d’infection.

L’approvisionnement s’avère aussi plus difficile que prévu. Souvent, des détours de plusieurs kilomètres ou même de l’auto-stop sont nécessaires pour atteindre une épicerie. Même lorsque Joan réussit à trouver de quoi s’approvisionner, la nature semble être contre lui. Une nuit, après avoir fait le plein de nourriture pour les trois prochains jours, les provisions de Joan ont péri aux dents des fourmis rouges très malignes. Par chance, Joan peut utiliser son filtre à eau à sa guise pour s’assurer de rester hydraté.

Grâce à ses choix judicieux, Joan est parti avec quatre kilogrammes d’équipement très utile. Selon le terrain, il alterne entre ses chaussures et ses fidèles sandales. Le matelas de sol gonflable Therm-a-Rest et la tente Nemo, très simple à monter en une dizaine de minutes, sont parfaits pour un sommeil réparateur. La cagoule-moustiquaire lui permet d’affronter les moustiques dans le climat plus humide sans compter la montre Fenix, la petite lampe frontale et le GPS portatif inReach Mini 2. Jusqu’à maintenant, tout l’équipement choisi est très performant pour l’utilité qu’en fait Joan.

Sur son chemin, Joan a croisé plusieurs personnes, mais aussi quelques visiteurs fauniques inattendus. En traversant le Florida Trail il a fait la rencontre non seulement des serpents et des crocodiles, et même d’une panthère de la Floride! D’un autre côté, Joan a fait la rencontre de plusieurs personnes qu’il surnomme les Anges. Ce sont des personnes qui lui viennent en aide en lui fournissant transport, refuge, premiers soins et repas, mais avec qui il partage aussi les longues heures de course sur les sentiers et les routes.

« Alors, où en suis-je? Anne me manque cruellement, mes enfants aussi, évidemment. Et mon petit chat, l’empereur du foyer, s’ennuie sans moi.

Sauf que non seulement rien ne va mal, mais tout s’améliore. Alors, chaque matin, le choix est simple. Je marche. »