Par Ariane Adam-Poupart
Il y a un an presque jour pour jour, je ne courais plus. J’étais catastrophée à l’idée de voir la nouvelle saison de course commencée. J’allais presque tous les jours vérifier les conditions du Petit Train du Nord pour voir s’il me restait au moins une, deux ou trois sorties de ski de fond.
Il faut dire que je venais d’être informée par un médecin sportif que les résultats de mon IRM avaient révélé une inflammation encore très prononcée de ma bandelette iliotibiale droite. Pas fameux comme diagnostic, surtout que je traînais cette blessure depuis plus de six mois. Moi, qui croyais avoir mis tout en branle pour améliorer ma condition, jusqu’à recevoir une injection de cortisone et à arrêter complètement de courir pendant plusieurs mois consécutifs, je réalisais que mes efforts n’avaient pas porté fruit.
En fait, en avril l’année passée, je n’étais plus une coureuse dans ma tête. (Voir le billet La leçon de la bandelette.)
Aujourd’hui, ma vie est bien différente. J’ai complété un ultramarathon de 63 km* il y a environ un mois, et je me prépare à parcourir un nouvel ultra au mois de juin. Encore mieux, j’ai retrouvé mon rêve de prendre le départ, d’ici quelques années, à une course sur sentier de 100 miles (160 km).
Mais que s’est-il passé entre cette situation de désespoir et ma réalité de sportive d’aujourd’hui? Je me suis transformée et je suis devenue une nouvelle athlète, tant physiquement que mentalement.
Aujourd’hui, je prends le temps de vous partager de quelle manière je m’y suis prise pour arriver à mes fins. J’espère surtout vous faire profiter de mes apprentissages de coureuse, qui a été blessée pendant près d’une année, pour vous éviter de faire de même.
Je me suis mise à faire de la musculation efficacement
Ma première tentative d’inscription dans un gym a été un échec. J’ai fait du spinning comme une déchaînée, j’ai entretenu ma blessure et je n’y suis plus retournée.
Six mois plus tard, j’ai fait une deuxième tentative au gym. Une vraie cette fois-ci. J’ai rencontré Sandrine, une professionnelle qui a évalué ma condition sportive, m’a regardé courir et a identifié mes faiblesses et mes déséquilibres musculaires. Elle m’a construit un programme de musculation sur mesure que je pratique deux fois par semaine. Encore aujourd’hui, je la rencontre tous les deux mois et elle me propose de nouvelles séries d’exercices pour varier la routine, et surtout pour poursuivre mon renforcement musculaire.
Je cours mieux
J’ai suivi un atelier de course à pied pour peaufiner ma technique. Et qui de mieux placée pour faire cet enseignement que notre belle Olympienne québécoise, Jacqueline Gareau. Jacqueline m’a partagé son savoir sur la posture de course optimale, sur la cadence des pas, sur les étirements et sur les automassages. Elle m’a donné une série d’images mentales pour m’aider à appliquer ces nouveaux enseignements. Depuis cette séance, je cours mieux, plus rapidement et plus efficacement qu’avant. Je compte bien reprendre un atelier avec Jacqueline ce printemps. Elle pourra corriger à nouveau mes défauts naturels de coureuse.
Si vous souhaitez tenter l’expérience visitez le www.jacquelinegareau.com.
Je fais un suivi régulier avec une professionnelle de la santé
Si j’ai un conseil à donner à quelqu’un qui a une blessure sportive, c’est de trouver rapidement le ou la professionnelle pour l’aider. Et surtout, de ne pas hésiter à aller rencontrer un autre spécialiste si l’évolution vers la guérison semble stagner.
Dans mon acharnement à la guérison, j’ai essayé plusieurs disciplines (chiropractie, acupuncture, ostéopathie et massages sportifs), et mon parcours a été assez long avant de trouver la thérapeute avec qui tout fonctionne.
Il s’agit d’Andrée-Anne, une chiropraticienne spécialisée auprès des coureurs et des triathlètes. Étant elle-même une grande sportive, c’est elle qui m’a fait cheminer vers la guérison. Encore aujourd’hui, elle me suit régulièrement et j’écoute chacun de ses conseils à la lettre.
C’est Andrée-Anne qui m’a suggéré de reprendre plus sérieusement la musculation. C’est elle qui m’a aidé à accroître graduellement les kilomètres parcourus de manière hebdomadaire et qui m’a donné son accord pour que je puisse participer à des événements de course. Et c’est elle qui me rappelle encore aujourd’hui que prendre des pauses, c’est nécessaire.
Je m’entraîne différemment
Ma vie de sportive a changé. Avant ma bandelette, mon entraînement d’ultramarathonienne s’était uniquement bâti à la course sur route ou sur sentier. À ce moment, mes semaines d’entraînement étaient constituées d’une centaine de kilomètres de course, combinés à des étirements et des séances de roulage. Quelques fois, j’étais mentalement fatiguée et un peu tannée de vivre ces longues heures d’entraînement seule.
Mon arrêt de course m’a fait découvrir une série de nouvelles méthodes d’entraînement. Avec Louis-Philippe, je m’éclate en ski de fond classique et en pas de patin l’hiver, je souffre à essayer de le suivre en vélo de route et en vélo de montagne l’été, et je redécouvert le bonheur de gravir les montagnes à la marche plutôt qu’aux petits pas de course.
J’ai aussi commencé un sport fort intéressant : le swim-run, qui combine les épreuves de course à pied sur sentier et les épreuves de natation dans un lac. Concrètement, dans ce sport, on court, on nage, on court, on nage et on court encore… De quoi être bien rafraîchi pendant les mois les plus chauds de l’été.
Et finalement, j’ai découvert les entraînements de course à l’intérieur. Je m’offre régulièrement des séances de côtes par intervalles sur un tapis. Ça me plaît bien. Je peux me pousser sur le plan cardio tout en demeurant bien au chaud dans une salle de sport l’hiver.
Alors que s’est-il passé dans la dernière année? J’ai appris à vivre avec ma première blessure de coureuse et j’ai enrichi ma vie de sportive, en découvrant une multitude de moyens pour m’amuser en course en sentier et dans d’autres sports.
*N.D.L.R. Ariane a remporté cette course chez les femmes. Cette course était un ultramarathon de 12 h dans la neige, pendant lequel elle a parcouru 63 km et plus de 3200 m de dénivelé positif.
Photo d’en-tête : Guillaume Milette Photographe
Ariane Adam-Poupart
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