Lydiane en ski de fond à travers la Gaspésie

Pleine d’énergie comme elle l’est, Lydiane est toujours prête à relever les défis qu’on lui propose ou ceux qui se présentent à elle. C’est sa force, elle saute dans les défis à pieds joints. Cet hiver, elle a eu son lot de nouvelles expériences : en ski de haute route à White Lips, il y a déjà quelques semaines, mais encore plus récemment, en ski de fond, un sport qu’elle n’avait jamais pratiqué auparavant. Pour s’initier, ce n’est rien de moins que la Traversée de la Gaspésie qui lui a servi de baptême en ski de fond.

Un texte de Lydiane St-Onge

La nuit avant le départ de notre Traversée de la Gaspésie, j’ai eu toute la misère du monde à trouver le sommeil, j’étais stressée.

Il faut dire qu’avant cette nuit-là et avant mon arrivée à la ligne de départ de la Traversée de la Gaspésie, à Matane, je n’avais accumulé que six heures d’expérience en ski de fond! Six heures! Et pour ajouter à l’anxiété, je n’avais utilisé qu’une seule fois le nouveau kit de ski de fond Fischer avec lequel je m’étais équipé pour cette grande occasion.

Six heures d’expériences, ça veut aussi dire qu’en plus du manque de technique en ski de fond, je n’avais pas vraiment encore compris comment bien farter mes skis.

Disons que je partais de loin, et que je me lançais sur les pistes de ski pour parcourir 200 kilomètres en six jours.

Après cette nuit de sommeil peu réparateur, je me réveille avant le soleil pour commencer ma préparation au Jour 1 de la Traversée.

Après un déjeuner nourrissant, je m’habille à la mode ski de fond (que je ne maîtrise pas encore très bien — on est loin de l’habillement en ski backcountry!) et c’est le temps de sortir préparer mes skis.

En novice du fartage que je suis, je demande de l’aide au conjoint de l’organisatrice, Christian, quelqu’un de beaucoup plus expérimenté que moi, afin de me faire un petit crash course de fartage. Après ses quelques explications, et après avoir ramassé les farts dont j’allais avoir besoin pour la journée, on se lance vers la ligne de départ de la Traversée.

Parenthèse.

Il faut savoir que la Traversée de la Gaspésie, fondée et organisée par Claudine Roy, n’est pas une course, mais bien un défi que près de 250 personnes se donnent annuellement. En raquette ou en ski de fond, les participants et les participantes attaquent des parcours bien définis et bien tracés qui les mèneront d’un point de départ à un point d’arrivée. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas question de camping d’hiver pendant cet événement. L’organisation assure plutôt le navettage entre, selon la journée, un hôtel de Matane, le Gîte du Mont-Albert dans le parc de la Gaspésie et finalement un hôtel de Gaspé, où les participants et les participantes se retrouvent le soir pour un bon repas (cuisinés par nul autre que des chefs de renommée, comme Rémy Michaud du Gîte du Mont-Albert), une soirée festive, mais surtout, une bonne nuit de sommeil, question de reprendre la route en pleine forme le lendemain matin.

Je me retrouve donc à la ligne de départ et les quelque 250 personnes, la Traversée est lancée. La neige se soulève un peu et je prends tranquillement mon rythme.

Les conseils de Christian m’ont de toute évidence donné un bon coup de main puisque, sans m’en rendre compte, j’avançais à un bon rythme. À ma surprise, je dépasse à plusieurs reprises d’autres participants, et je me surprends à me demander si j’allais être capable, à ce rythme-là, de venir à bout des quelque 32 kilomètres et 800 mètres de dénivelé que j’avais à parcourir ce jour-là.

Près de 7 heures plus tard, j’arrive à la ligne d’arrivée, c’est la fin de cette première journée de la TDLG. À la blague, Claudine me dit qu’après les six jours de ski j’allais être fin prête pour les olympiques! Je passerai mon tour cette fois-ci, disons! Shooter de célébration et accolades entre participants et on prend l’autobus qui nous ramène à l’hôtel pour le reste de la soirée. Vous souhaitez avoir un aperçu de cette première journée? L’organisation de la Traversée nous proposait chaque jour une vidéo récapitulative de notre journée. Voici celle du jour 1!

Au jour 3, je décide d’attaquer la journée en raquette. Apparemment que le trajet en raquette valait la peine d’être fait pour ses points de vue! Et on a été servie. On a grimpé le mont Olivine, et ç’a été bien plus difficile que je le pensais. Mais la vue en valait plus que la peine. Découvrez cette journée sur le site de la TDLG, une image vaut mille mots.

Les trois jours suivants se déroulent à merveille, j’avance à un bon rythme et ma technique continue de s’améliorer. Mon fartage est bien meilleur, je sens vraiment que je commence à maîtriser le ski de fond, moi qui pensais que c’était un sport de retraité, l’exercice m’en bouche un coin.

Chaque soir, nous sommes traités en roi, et on se crée littéralement une nouvelle famille. J’ai rencontré des gens incroyables et tellement gentils. On danse et on joue aux jeux de société. Peu importe d’où les participants viennent, tous sont invités à se rencontrer et à partager, c’est vraiment beau à voir.

Au-delà de l’aventure et du défi sportif, c’est l’ouverture sur plusieurs communautés que la Traversée offre à ses participants. Les habitants de plusieurs régions, dont celle de Matane, particulièrement, se mobilisent d’ailleurs autour de l’événement. Le Cercle des Fermières nous offrait de la soupe dans une grange locale, et pour le dernier jour de la TDLG, ce sont les Micmacs de Gespeg qui nous recevaient. À travers des cérémonies de purification et le partage d’un repas à saveur locale, c’est bien plus qu’un arrêt dans une communauté autochtone que la TDLG offrait à ses participants, mais bien la découverte de cette nation historique de la Gaspésie.

Pour notre dernière soirée, le groupe de participants et de participantes (notre nouvelle famille!) se donne rendez-vous au Brise-Bise de Gaspé pour un party irlandais afin de fêter la réussite de notre défi, nos rencontres et partager un dernier moment tous ensemble. La fête s’emballe et on termine ça au petit matin.

De retour à Montréal, j’ai hâte au retour de la neige pour pouvoir aller skier avec mon père et de continuer d’aller au parc du Mont-Royal pour pratiquer ce sport que j’ai vraiment appris à aimer grâce à la TDLG. Je me croise les doigts pour que la neige revienne!

Assurément, vous me reverrez à la Traversée de la Gaspésie pour sa prochaine édition!

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En 2013, Lydiane quitte maison et boulot pour arpenter la planète et aller au bout de ses rêves. Aventureuse, énergique et créative, elle s’est donné comme mission de découvrir le monde, son sac au dos. Nomade née, Lydiane a un penchant pour la randonnée et elle se lance avec enthousiasme dans de nouvelles expériences de plein air. Après avoir foulé le sol de six continents, Lydiane demeure insatiable et poursuit sa découverte du monde, qu’elle partage avec, entre autres, sa grande communauté virtuelle. Ses dadas? Faire de la photo, de la cuisine végane et de petites crèmes maison à base de produits naturels.

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