Une course de skimo… en raquette!

Par Arianne Adam-Poupart

J’avais en tête de vous raconter une expérience de course de raquette comme première histoire sportive en 2018. Je m’imaginais vous expliquer un départ de masse, et vous décrire le nuage de neige causé par l’intensité des coureurs dès le départ.

Concrètement, je me suis bel et bien inscrite à une course de raquette au mois de février, mais l’expérience a été tout à fait différente!

Dimanche matin 4 février, je suis en direction du Mont-Tremblant. Je vais participer à une course qui a lieu dans le cadre du Festival Rando Alpine Tremblant et qui peut se faire en ski de montagne (skimo), ou en raquettes. Cette course consiste à effectuer un maximum de boucles d’environ 500 m d’ascension en deux heures. On y annonce sur chacune des boucles, deux montées abruptes où les skieurs devront accrocher leurs skis à leur sac à dos (dans le jargon du skimo, ces sections s’appellent des boot-pack).

Photo : Marc Grenier

Je suis un peu nerveuse. Je n’ai pas fait de compétition depuis l’automne et mes entraînements des derniers mois manquent de structure, ce qui me laisse penser que je ne suis pas au sommet de ma forme! Malgré cette nervosité, mon objectif est clair, avoir du plaisir, avec le moins de pression possible!

En allant chercher mon dossard de course, je pose quelques questions aux organisateurs et j’y apprends que je suis la seule participante en raquette! C’est alors que la nervosité fait place à de la curiosité… mais qu’est-ce que j’allais bien faire là?

À l’arche de départ, j’y aperçois quelques amis coureurs, qui délaissent les chaussures de course l’hiver pour devenir skieurs de montagne. Je les questionne sur la course. On m’explique simplement qu’il faut monter la montagne en suivant les drapeaux, descendre par la piste de ski, puis recommencer!

Départ donné, je fais des petits pas de course au milieu des participants en skimo et j’essaie de les suivre. Je suis la seule à sautiller alors que les autres font glisser leurs skis au sol pour avancer. Nous grimpons une petite section sur une piste de ski et entrons vite dans les sous-bois. Tous les participants skient les descentes et gravissent les montées en glissant doucement. Et moi, je cours ce même parcours et j’essaie tant bien que mal de garder la cadence!

Photo : Marc Grenier

Nous croisons le premier boot-pack et je comprends bien vite de quoi il s’agit! Tous les skieurs enlèvent leurs skis pour les accrocher à leurs dos et se mettent à gravir une montée très abrupte (en fait, tellement abrupte qu’une section nécessite de se tirer sur une corde pour grimper).

Boot-pack terminé, on reprend les vallons dans les sous-bois et je commence à me sentir vraiment bien. Moi qui ne connais que les courses en raquette dans des sentiers bien tracés, je me retrouve à courir dans les sous-bois, dans des sentiers fraîchement ouverts par les skieurs! C’est une sensation de course nouvelle et je m’amuse vraiment.

Arrivée en haut de la montagne, nous sommes dirigés vers une piste de ski. J’aperçois d’abord tous les skieurs, qui enlèvent leurs peaux sous les skis et qui se mettent ensuite à descendre à pleine vitesse sur la piste! Je n’ai pas une seule minute à perdre si je veux rester dans la course… et je me lance dans la descente à grandes enjambées de raquette!

Au milieu de la piste, un organisateur nous indique l’entrée du second boot-pack. Celui-ci est encore plus abrupt que le précédent! C’est quasiment de l’escalade! Mes raquettes ne sont pas les meilleurs instruments pour gravir cette section, mais j’arrive tant bien que mal à la grimper au même rythme que les autres participants.

Et après cette section, il ne restait que 2-3 km à faire pour compléter la boucle. Alors que les skieurs en ont profité pour descendre à toute vitesse la piste de ski de Tremblant (La Johanssen pour les connaisseurs), je dévalais cette même piste à pas de course chaussée de raquette!

J’ai fini par recroiser l’arche de départ en complétant une première boucle de 6,5 km en près d’une heure. Il me restait encore le temps de réaliser une seconde boucle, ce qui me fut proposé par les organisateurs! Je suis repartie avec un grand sourire et très confiante sachant maintenant ce qui m’attendait comme parcours pour l’heure suivante!

J’ai terminé cette course en complétant deux boucles, pour un total d’environ 13 km et 1000 m de dénivelé positif, mais surtout, en ayant eu énormément de plaisir.

D’ailleurs, je dois vous dire que l’ambiance était vraiment sympathique et que les organisateurs, tout comme les coureurs, ont été d’une gentillesse incroyable! J’ai eu des sourires et des encouragements tout au long de la course et une belle main d’applaudissement à la remise des médailles!

J’ai appris que cet événement fait partie d’une série qui offre des courses dans les plus belles stations de ski du Québec et du Vermont. Si jamais vous avez envie d’essayer quelque chose de nouveau, allez voir sur ce site http://www.skimoeast.com/accueil.html

Et n’hésitez pas à tenter l’expérience en raquette si cette discipline est offerte!

Bon hiver… s’il se repointe le nez!

Photo d’entête gracieuseté de Marc Grenier

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Ariane Adam-Poupart

Pendant son doctorat en santé publique, Ariane a choisi la course sur sentier pour s’évader. Puis, elle a pris part à une première compétition de course longue distance en 2013. Cet événement a marqué le début d’une grande passion. Depuis, elle s’est lancé une tonne de défis de course, au Québec et ailleurs. Quand elle n’est pas en train de courir, Ariane cherche de nouvelles destinations de voyage pour aller découvrir le monde et planifie des activités de plein air dans de nouvelles contrées. Les Alpes en Suisse et Big Island à Hawaii font partie de ses coups de cœur.

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