Les coureurs des autres distances commencent leurs parcours. Nous nous croisons à maintes reprises (en fait, on nous dépasse). Bénévoles, coureurs et nous encouragent et nous sourient, ce qui a pour effet de nous redonner un peu de courage et de vigueur.
À ce moment de la course, j’ai saisi d’où provenait la force de notre équipe. Pierre-le-métronome battait la mesure, en tête. Karine et moi, derrière, nous relayions pour nous permettre de ralentir et de nous reposer selon notre capacité à aborder la nature du sentier. Et Karine-la-déterminée, pour boucler le tout, me rappelait que « les douleurs et le manque d’énergie, ça passe toujours. »
Rencontre inespérée
J’ai eu le bonheur inespéré de croiser Louis-Philippe, mon amoureux et grand complice, en pleine action. Il courrait le 60 km.
En raison de l’heure de son départ et du temps qu’avait estimé mon équipe pour compléter notre parcours, Louis-Philippe et moi n’avions pas envisagé la possibilité de nous croiser… sauf si nous prenions beaucoup de retard ou si lui avait une belle avance. Mais nous étions trompés…
Je l’ai aperçu à une station de ravitaillement et lui ai sauté au cou. Surprise ! Il est resté stoïque. Il ne comprenait pas que je sois là, devant lui, pimpante et radieuse malgré une nuit à courir dans les bois.
Nous avons échangé sur quelques points techniques. Mais Louis-Philippe était en mode course rapide, alors il a rapidement détalé et, moi, j’ai rejoint mes coéquipiers pour compléter notre aventure.
Grande finale
Vers midi, notre aventure tire à sa fin. Nous n’avons alors plus que la prétention de mettre un pied devant l’autre pour les prochains 17 km. Si la fatigue physique pèse sur moi, je demeure néanmoins positive.
Le hasard me fait un autre cadeau :
mon frère sort de nulle part, tout juste quinze kilomètres avant l’arrivée. Nous parcourons ensemble quelques kilomètres. Au 110e kilomètre, je repère mes parents et mon oncle, venus nous soutenir, mon frère et moi. Revoir mon copain, mon frère, mes parents et mon oncle me donne des ailes.
Je boucle enfin le parcours de la Petite trotte à Joan à 16 h 14, samedi après-midi. Il y a 26 heures 14 minutes exactement que je cours. Les dix derniers kilomètres nous aurons pris, à mon équipe et moi, deux heures. En franchissant la ligne d’arrivée, je comprends avoir relevé le défi avec brio et, surtout, sans m’être blessée. Donc, je suis une « ultimate » guerrière.
Quelques jours après cette aventure, je récupérais déjà de la PTJ. Or, je me suis inscrite à un autre défi : La Chute du Diable de 80 km dans le parc de la Mauricie, en septembre. Ça s’annonce grandiose !
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Ariane Adam-Poupart
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