Montréal, vendredi, 15 h 00. C’est l’une de ces journées printanières où tout le monde rêve d’être sur une terrasse au soleil. Pour ma part, je sors du bureau à la hâte habillée d’une belle robe adaptée à une journée de réunions. J’attends ce moment depuis maintenant plusieurs jours. Vite, je saute dans ma voiture et je prends la direction de l’autoroute des Laurentides. Je parviens à me faufiler entre les voitures en ne perdant que quelques petites minutes dans le trafic des vacanciers qui se dirigent vers le nord pour une fin de semaine loin de la ville.
Je fais un petit arrêt à la Porte-du-Nord, halte touristique qui annonce que les montagnes, la nature et le plaisir sont tout près. Je sors de la voiture et entre dans le bâtiment, habillée en professionnelle. J’en ressors vêtue d’un petit short rouge, d’une camisole rose et de mes chaussures Asics avec environ 300 ml d’eau fraîche dans une petite bouteille. Ce sont les seuls éléments garants de mon bonheur à ce moment précis. Je viens soudainement de changer de vie: de travailleuse, je suis devenue coureuse de sentier!
Je reprends la route, de plus en plus transportée dans mes pensées. Prévost, 16 h 15, ma voiture est stationnée à la gare et je me prépare à attaquer les sentiers de la réserve naturelle Alfred-Kelly.
La réserve, mieux connue sous le nom du parc des Falaises de Prévost, est tout simplement magique pour les coureurs de sentier. En effet, on y retrouve des passages techniques, plusieurs pistes étroites, la possibilité d’y courir un bon dénivelé rapidement, des vues superbes sur les montagnes des Laurentides et Montréal ainsi qu’un beau petit lac, le lac Paradis, pour y plonger les pieds au besoin! Et bien que l’ornithologie se combine difficilement à la course en sentier, qui demande une attention soutenue au sentier plutôt qu’au ciel, la réserve permet également l’observation de plus de 22 espèces d’oiseaux de proie. Bref, un endroit tout simplement enchanteur!
Les Falaises de Prévost sont aussi connues des coureurs en sentier pour deux événements annuels. L’ultramarathon-trail Pandora 24, au mois de juillet, est une course qui se déroule sur une boucle de 10 km (dénivelé positif de 400 m+) pendant 24 h ou pour un total de 100 miles (160 km). Le Tour du massif des falaises, en octobre est une course en sentier durant laquelle on peut parcourir des distances qui varient de 1 km à 50 km.
16 h 20 Chaussures de course bien lacées, bouteille d’hydratation à la main, je commence mon ascension. En fait, le premier kilomètre du sentier est une belle montée bien technique. Je l’attaque avec de la musique disco aux oreilles, signe que le rythme effréné de la semaine est encore bien présent dans ma tête.
Tout en avançant, je vide tranquillement mon esprit de toutes ses pensées, pour ne vivre que le moment présent. Mon attention se dirige de plus en plus vers le terrain rocheux qui constitue le sentier. Le bruit de mes pas dans les feuilles mortes se conjugue à la musique qui joue à mes oreilles et au bruit omniprésent d’une faune bien éveillée (oiseaux, écureuils). Et puis, je reconnais les odeurs et le décor printanier d’une nature qui travaille à se refaire une beauté après un long hiver… Les feuilles affichent un vert pétillant, de petites fleurs blanches couvrent le sol et ça sent bon le printemps!
Je ne cours plus sur un sentier; je danse en plein milieu du chemin, affichant un sourire de bonheur et de zénitude! Je me surprends moi-même à pousser de petits cris de joie quand je descends à toute vitesse une section très technique, comme je les aime, ou quand je peux alterner mes pas assez rapidement pour sentir cette vélocité si agréable!
Quelques fois, je m’arrête, je respire et j’observe autour de moi. Je prends le temps de regarder toute cette nature qui m’entoure. Au diable le chrono, le temps n’existe plus! Tout ce qui compte à cet instant précis, ce sont mes sens éveillés et mes pieds déposés sur le sol, prêts à dévaler les sentiers!
Dix kilomètres et environ 350 m de dénivelé plus tard, je sors des sentiers en n’ayant croisé aucune vie humaine et je retrouve ma voiture. À ce moment, je prends conscience que depuis près d’une heure, le silence a doucement remplacé la musique disco à mes oreilles, laissant ainsi place aux sons harmonieux de la nature. Mes tensions et mes soucis se sont tous estompés. J’en ai même oublié ma semaine de boulot! Je suis maintenant prête à commencer ma fin de semaine, dans un état de calme et de douceur. Décidément, ces vendredis de printemps où je peux m’évader en course en sentier sont de précieux moments de méditation.
Ce sont pour vivre ces instants sans pareil que je multiplie mes courses en sentier et que j’aime les longues sorties en forêt! Ma prochaine chronique portera sur ma plus longue sortie de course en sentier à vie. En effet, le 26 juin prochain, je prendrai le départ d’une course de 120 km en compagnie de deux bons amis. Une aventure qui s’annonce plus que méditative!
D’ici là, bon « trailrunning » du printemps à tous! Pour les curieux, voici les directions pour se rendre aux réseaux de sentiers de la réserve naturelle Alfred-Kelly (stationnement à la gare de Prévost) :
Pour les futurs coureurs de Pandora 24 : http://pandora24.com/
Pour ceux qui aimeraient tenter le Tour du massif : http://www.gifttool.com/athon/AthonDetails?ID=2089&AID=2911
Ariane Adam-Poupart, ambassadrice course en sentier
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Ariane Adam-Poupart
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