À l’heure où vous lisez ce texte, Danielle marche toujours. Derrière elle se trouvent les quelque 750 kilomètres de sentiers de l’Appalachian Trail parcourus jusqu’à maintenant. L’équipe derrière ce blogue est plus qu’impressionnée par la détermination de notre collègue. Comme nous lui avons laissé un cellulaire pour qu’elle puisse communiquer avec nous en direct de la trail, nous avons la chance d’échanger régulièrement sur l’incroyable aventure dans laquelle Danielle s’est lancée. Voici les éléments marquants des quelque 40 premiers jours de son aventure.
Danielle est organisée, rigoureuse et passionnée. Vous l’avez sûrement remarqué en lisant les quelques billets qu’elle a écrits avant son départ. De notre côté, nous avions même reçu un tableur Excel qui dénombrait les jours de marche et les jours de repos, le nombre de kilomètres à parcourir pour chacune des journées, les points de chute de ses réapprovisionnements et un tas d’autres éléments de planification. Ce genre d’organisation parle tout seul : Danielle sait où elle s’en va.
La semaine dernière, au fil d’une discussion téléphonique, elle me raconte un peu ses journées : « Je me lève autour de 6 h – 6 h 30, je déjeune, puis je range mon campement, et je suis sur le sentier à 7 h. Je marche jusqu’à l’heure du midi, en prenant des pauses régulières, puis je reprends le boulot jusqu’à 7 ou 8 heures le soir. J’ai une job en ce moment et c’est marcher. Alors c’est ce que je fais. »
Danielle s’est aussi beaucoup fait critiquer sur son choix de sac à dos et son choix d’équipement. Contrairement à bien des thru-hikers, elle n’a pas choisi la voie de l’ultraléger ou du minimalisme. Son choix était fait : elle allait amener son bear keg et son sac à dos chéri, un Osprey Xena de 85L.
Le résultat de ce choix est que les journées après le réapprovisionnement sont plus difficiles, comme son sac est déjà plutôt lourd, il le devient encore plus avec une dizaine – voire une vingtaine – de jours de réserve en nourriture. À titre d’exemple, le sac de Danielle pesait 48 livres au départ de son dernier ravitaillement, à Hot Springs, le 20 avril dernier.
Comme le sentier use notre randonneuse, et que comme elle le dit si bien « at some point, shit’s going to hit the fan », son corps commence à en prendre un coup. Une semaine après le ravitaillement, la marche était douloureuse et il devenait de plus en plus difficile de continuer. Le coupable? Un tendon dans l’une de ses jambes.
Une fois de plus le Trail Magic fait son œuvre. Après les soupes chaudes, ou une banane qui tombe à pic, cette fois c’est deux autres randonneurs qui convainquent Danielle de prendre une pause du thru-hiking et d’essayer le slackpacking, au moins pour une journée, pour donner une chance à son tendon et à son corps de reprendre des forces.
Slackpacking : dans le cas de Danielle, il s’agit d’utiliser une auberge comme camp de base, pour y laisser le plus gros de son matériel et de parcourir l’Appalachian Trail à partir de ce point-là. Peu importe la direction, vers le sud ou vers le nord, l’important c’est de parcourir chacun des kilomètres de l’AT, n’est-ce pas?De retour en mode thru-hiking, Danielle garde son objectif bien en vue malgré la fatigue et les températures qui flirtent avec le point de congélation, elle conserve le moral et l’ambition d’arriver au bout de la trail.
Ce qui l’aide à passer au travers des journées difficiles c’est de savoir que ses vêtements Icebreaker en laine mérinos la garde au chaud même lorsqu’elle est mouillée, qu’elle arrivera à les faire sécher rapidement, mais surtout qu’elle ne sentira pas trop mauvais même si elle les porte plusieurs jours de suite. Sa bouffe lyophilisée Happy Yak est aussi un incontournable de son réconfort quotidien. Elle est très heureuse d’avoir ce bout du Québec avec elle.
À travers les dizaines de kilomètres que Danielle traverse, il y a une chose qu’elle ne comprend toujours pas. Régulièrement, elle ramasse les déchets d’autres marcheurs, randonneurs ou thru-hikers. Lesquels? Elle ne le saura jamais, mais c’est impressionnant de voir que des gens qui profitent de la nature d’une manière aussi intense y laisser autant de traces. Leave No Trace, quelqu’un?
En ce début mai, Danielle continue sa route. Elle a parcouru plus de 470 miles depuis le 28 mars dernier. Elle est maintenant à Damascus, en Virginie. Et alors qu’elle continue sa marche vers le nord, la température continue tranquillement de monter. L’été et ses températures clémentes arrivent tranquillement. De quoi donner un peu de répit à notre randonneuse!
Vous souhaitez suivre Danielle régulièrement? Suivez sa page Facebook personnelle, en anglais, ou celle de La Cordée, sur laquelle on donne des nouvelles de la progression de Danielle aux 15 jours environ. Vous souhaitez la suivre en image ou sur une carte? Faites un détour par le billet qui suit la progression de Danielle sur la Blogue La Cordée.
Danielle, on est avec toi!
Danielle Vibien
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